Nos Adresses : Takaramono, Japon et Méditerranée enchantent les compositions du chef Alexandre Arnal



Takaramono, mon trésor en japonais présente sa nouvelle carte d’été pleine de saveurs. Produits de saison et fraîcheur des compositions soutiennent le raffinement d’un métissage Japon Méditerranée que le chef Alexandre Arnal mène avec panache. Depuis mars 2018, ce lieu de vie, à la fois restaurant, café, bar à saké et à cocktails, dispense une jolie philosophie de partage et de convivialité dans le cadre d’un vieux bistrot parisien pimpé en rose et redécoré en mode tendance. Le soir, les tapas à partager, associations audacieuses et belles nuances aromatiques, font fureur autour de cocktails maisons, des classiques twistés qui lorgnent du côté du Soleil Levant. Vins naturels, bières artisanales, sakés pointus célèbrent le raffinement des terroirs. La carte resserrée se fait invitation au voyage à la suite d’un chef, audacieux gastronome.











Le Takaramono tel qu’il existe aujourd’hui est la déclinaison pérenne d’un concept éphémère proposé par Trésor Food en collaboration avec l’Hôtel Grand Amour au bar Petite Amour. Trésor Food, c’est l’association professionnelle de deux amis d’enfance. Jonathan Ouanounou, DA, DJ et fondateur du label Monstart et le chef Alexandre Arnal, frère du chef Armand Arnal le chef de La Chassagnette à Arles. Ce dernier a fait ses armes au Verre Volé à Paris, au In de Wulf chez Kobe Desramaults en Belgique, au Bacchanal chez Christophe Dufau à Vence ou encore à L’Ouvre-boîte à Arles. Dispense une cuisine généreuse métissée inspirée par ces nombreux voyages au Japon et sa culture gastronomique du Sud de la France. Ensemble, ils se sont fait connaître à l’occasion de soirées parisiennes et d’événements arlésiens pointus, de caterings pour les défilés Maison Margiela, Schiaparelli…

Au Takaramono, les couleurs pastel rose, vert, bleu, ont pris le contrôle de l’esthétique. Autour d’un beau bar à l’ancienne, tables hautes donnant sur la rue et tables de bistrot en bois brut dispersées en salle donnent un côté pointu à l’idée de bistrot. Très mélomane, de nombreux vinyles sont dispersés ici et là en souvenir de l’ancien café-disquaire Rupture Store, la décoration ultra-léchée multiplie les clins d’œil décalés, affiches et dessins contemporains, formica, collection de bouteilles de gin et de saké, fleurs des champs séchées.









La sélection d’assiettes conçues par le chef Alexandre Arnal, pour le soir, incarne son programme culinaire locavore et joliment métissé entre Méditerranée et Japon. Ses compositions gourmandes nous parlent d’une histoire de partage, de transmission et des plaisirs hédonistes d’une cuisine saine. L’accueil est chaleureux et les cocktails à l’avenant. 

Back to Basil (14 euros), Gin Bacae, concombre, basilic, jus de citron vert, menthe, déploie une fraîcheur salutaire en ces temps de canicule. Taka Beach (14 euros) VodCap Ferret, litchi, purée de framboise, jus de cranberry, jus de citron vert, joue la carte intensément fruitée, des plus estivales. Pour accompagner ces verres, en amuse-bouche, un délicat Bouillon de couteaux et toasts frottés à l’ail se joint à notre table, contraste des saveurs, notes iodées, grillées et aillées. En ce moment, les Saint Jacques ne sont pas de saison et sont remplacées à la carte par des couteaux.

Les différents tapas à la carte sont compris entre 6,50 euros et 13 euros. Les Œufs mimosabi bios, betteraves chioggia débarquent en fanfare dans l’énergie de leurs couleurs vives, le côté ludique des herbes folles. La saveur classique de l’œuf dur est relevée par le coup de fouet du wasabi, la chaleur des pousses de daikon. L’œuf est un rêve moelleux, les graines craquent sous la dent, la betterave croque. Le Caviar d’aubergines, crème de sésame noir, aubergines confites, affirme l’onctuosité de sa formule aux côtés de délicates aubergines confites qui fondent en bouche. Le Merlu à la japonaise, daïkon, wasabi et vinaigrette de betterave, tranché façon sashimi, file droit dans les nuances.









Du côté des assiettes (entre 13 euros et 18 euros), l’étonnant mariage des saveurs exprime pleinement ses délicieux paradoxes. Les Gyozas, tomates séchées, aubergines, tombée d’épinard et pignons sont impeccables. Les petits chaussons typiques de la street food japonaise, cuits à la perfection, légèrement croustillants sur le dessus, fondants dessous, nous font la surprise délicieuse du parfum si méditerranéen d’un cœur de tomate séchée et pignons. Le Tataki de bœuf mariné au soja et au gingembre, duo de brocolis frits, exprime avec sérieux la tendreté d’une viande marinée à souhait, les variations subtiles des parfums.

Si les desserts (de 8 euros à 15 euros) sont peu nombreux, ils assument néanmoins joliment leur rôle de note sucrée. La Salade de fraises, sirop verveine et citron, riz soufflé caramélisé s’amuse des textures, évanescence de la gelée, fondant de la fraise, croquant du riz soufflé. Le Carrot Cake, glace à la datte, mini carotte glacée à l’orange envoie du bois. D’un moelleux incomparable, il met en scène des saveurs nuancées que la glace à la datte, bonheur gourmand en trois coups de cuiller à pot, souligne avec élégance.

Takaramono assume le côté branché de sa nature profonde tout en faisant la part belle à l’inventivité d’une cuisine de saison qui célèbre la convivialité. Une découverte comme on les aime. 

Takaramono
3 rue de la Fidélité - Paris 10
Réservations (recommandée) : 06 21 59 37 18
Horaires : 18:00 - 02:00
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Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.