Paris : Villa du Lavoir, naissance d'une cité artisanale dédiée aux métiers d'art et aux logements sociaux - Xème



La Villa du Lavoir doit son joli nom fleurant bon la Belle Epoque à la présence d’un ancien lavoir. Les fantômes d'un autre temps voguent sur les souvenirs de "Nana" ou encore "L'assommoir" d'Emile Zola. Depuis la rue René Boulanger, courte incursion à travers le tissu urbain, cette voie longue d’à peine 54 mètres file en impasse, parallèle à la cour Riverin et à la rue Taylor. Intégrée à la voirie parisienne sous l’appellation provisoire de A10, elle ne devient la Villa du Lavoir par arrêté municipal que le 27 mai 1997. Cette courette a longtemps été la gardienne d’une sous-station électrique chargée d’alimenter les théâtres environnants. Aménagée, à partir de 2003, elle accueille l’association L’entreprise culturelle dont l’action vise à mettre en oeuvre des projets à caractère culturel, promouvoir et valoriser les arts et les artistes. L’espace de travail dont elle dispose, niché au cœur de la villa du Lavoir, demeure à disposition pour de courtes résidences. Cette initiative va donner des idées à la Régie Immobilière de la Ville de Paris. En 2012, la RIVP rachète la vaste bâtisse située au 4 villa du Lavoir afin de la reconvertir en cité artisanale, cité à laquelle sera associée des logements sociaux. Et cette belle entreprise qui investit dans les métiers d’art va se réaliser d’ici la fin du mois de mai 2019.










Au 4 Villa du Lavoir, l’ancien bâtiment industriel de 950m2 acquis en 2012 par la RIVP a fait l’objet d’une réhabilitation et restructuration. Dix-huit mois de travaux menés par l’architecte Antoine Barthélémy ont été nécessaires afin de repenser l’espace atypique de ces anciennes halles marquées par des portiques de grande hauteur.  Douze ateliers, de 36m2 à 90m2 chacun, ont été créés, deux en sous-sol, cinq au rez-de-chaussée et cinq au premier étage, complétés de spacieuses réserves à l’entresol. Les logements sociaux sont au nombre de huit.

Promouvoir des activités artisanales, des industries créatives, la nouvelle Cité artisanale de la Villa du Lavoir a pour vocation de permettre aux artisans de poursuivre une production en ville tout en valorisant le label « fabriqué à Paris ». Travailler dans la capitale ne doit plus être un luxe. Le soutien aux métiers d’art et aux industries créatives s’inscrit dans une vision globale qui vise à favoriser la diversité du tissu économique. Avec la mise en place d’une cité artisanale, la Ville encourage la création d’un écosystème favorable. Les entreprises établies en ces lieux s’engagent socialement. Leur présence contribue à l’emploi, à l’insertion professionnelle, renforce les liens avec les acteurs locaux, les associations.  











Fin mai, début juin 2019, douze artisans vont investir les nouveaux ateliers de la villa du Lavoir. Ils ont été sélectionnés sur dossier. Une place importante à la mode a été faite. Parmi les créateurs, on trouve la maison Archipel Paris, du designer Sébastien Cordoléani, spécialisée dans le sac en cuir artisanal sans couture à tannage végétal, la jeune griffe écoresponsable Sixsœurs de Madeleine Ably et Mathias Abiker ainsi que les designers textiles travaillant en duo Aurélia Leblanc et Jenna Kaes et le Studio Baqué Molinié de Laetitia Baqué et Victor Molinié.

Les ateliers dédiés aux métiers d’art accueilleront Max Mazlo, joaillier parurier spécialiste de la joaillerie numérique, La couleur du verre l’atelier de Marie Grillo créatrice de vitraux, Les Créations Messagères de William Amor qui imagine des créations florales artificielles en transformant et recyclant des matières plastiques et leurs dérivés synthétiques. Le Studio Anaïs Jarnoux offrira son expertise dans le domaine de la tapisserie d’ameublement. Big Time Studio porté par les scénographes Marion Flament, Soline Portmann et Jimme Cloo côtoiera le cabinet de design et architecture de Camille Flammarion. Le Studio Fidèle de Vincent Longhi, spécialisé en impression Riso complétera ce vaste éventail des savoir-faire.

Villa du Lavoir 
68bis - 70 rue René-Boulanger - Paris 10
Métro Jacques Bonsergent ligne 5



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 


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