Théâtre : Reprise du 23 février au 20 mars, Ancien malade des hôpitaux de Paris de Daniel Pennac - Avec Olivier Saladin - Théâtre de l'Atelier



Le Dr Galvan s’adresse à un spectateur du premier rang et lui offre un café. Puisqu’il a entendu dire que celui-ci est écrivain, il va lui raconter une histoire qui s’est déroulée il y a 30 ans. Alors jeune interne plein d’ambition, obnubilé par sa  future carte de visite, le Dr Galvan est de garde un dimanche soir aux urgences du CHU Postel-Couperin. La nuit s’annonce agitée et les patients sont répartis par ordre de priorité médicale. L’un d’eux qui affirme seulement ne pas se sentir très bien, convulse soudainement et chute sur le carrelage s’ouvrant le front. Il devient la priorité de tout l’hôpital. Alors que les symptômes se multiplient, Galvan cavale en poussant son patient sur un brancard de service en service. Du gastro-entérologue au cardiologue en passant par le grand ponte, tous les spécialistes vont se pencher sur ce cas déroutant dans une course poursuite trépidante contre la mort.






Situations insolites jusqu’à l’absurde, rebondissements rocambolesques, coups de théâtre cocasses, Ancien malade des hôpitaux de Paris plonge le spectateur dans l’univers des urgences en faisant la part belle à l’humour noir mâtiné d’une profonde humanité. Cette pièce adaptée d’un recueil de Daniel Pennac, qu’il qualifie lui-même de monologue gesticulatoire, mêle à l’efficacité du texte, empathie et imagination fertile. Extravagance bien documentée cependant.

Seul en scène, l’impeccable Olivier Saladin, ancien Deschiens Deschamps, complice de François Morel, campe ici avec finesse et juste ce qu’il faut de décalage pour provoquer les rires, un médecin farfelu dépassé par les événements. Interprétation dynamique menée au grand trot, sa générosité embarque tout l’auditoire au gré des aventures ubuesques du Dr Galvan. Rires et fou rires se multiplient au fil de l’intrigue tendue par un certain suspense. D’une intonation, une posture, une modification de la gestuelle, il se glisse dans la peau des différents intervenants de cette nuit de folie avec panache, dressant une galerie de personnages hauts en couleur, irrésistibles de drôlerie. Energie communicative, Olivier Saladin électrice le plateau par son dynamisme.




La mise en scène épurée de Benjamin Guillard laisse au comédien le loisir d’exprimer toute la palette de son talent : la vanité du jeune médecin, l’angoisse face à l’urgence du diagnostic, la panique parfois même, la foi en la médecine retrouvée. L’univers médical évoqué très sobrement dans un décor dépouillé, clinique, se contente d’une table roulante et une chaise. C’est bien assez pour qu’Olivier Saladin nous y fasse croire totalement.

Cette nuit au chevet d’un patient parmi les médecins au bord de la crise de nerfs ne s’achèvera réellement que par la révélation finale, chute inattendue particulièrement burlesque. Une belle performance d’acteur, excellent remède à la morosité et beaucoup de rires salutaires !

Avec Olivier Saladin
Mise en scène Benjamin Guillard

1 place Charles Dullin - Paris 18
Tél location : 01 46 06 49 24
Du mardi au samedi 21h - Dimanche 15h



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.