Warwick Hotel, un nom chargé d’histoire, pour toujours associé au rêve new-yorkais de palace séculaire. Au début du XXème siècle, William Randolph Hearst, homme d’affaires et magnat de la presse fait construire le célèbre hôtel de Manhattan en hommage à sa dulcinée l’actrice Marion Davies. Le Warwick devient très vite un établissement mythique où se croisent célébrités du tout Hollywood et businessmen. Une saga américaine qui s’exporte dans le monde entier, Afrique du Sud, Indonésie, Bahamas, Iles Fidji, Liban et très prochainement Cuba. En 1980 le groupe Warwick International Hotels s’implante en Europe au numéro 5 de la rue de Berri, à l’angle de la plus belle avenue du monde, les Champs Elysées. Pour la petite histoire, jusqu’en 1975 se trouvait à cette adresse l’Académie Julian, haute institution artistique parisienne curieusement accotée à un garage automobile. Le bâtiment construit en 1881 par Charles Crussard a fait place de nos jours à un immeuble des plus modernes où s’épanouit l’un des fleurons de l’hôtellerie parisienne, l'Hôtel Warwick Champs Elysées.
Autre joyau du groupe, l’hôtel Westminster brille rue de la Paix parmi les diamants des grands joailliers. Mais aujourd’hui, c’est au Warwick que l’invitation d’Elsa m’a conduite afin de découvrir l’un des précieux secrets dont le charme réside dans la confidentialité et le bouche à oreilles. A savoir, les quartiers d’été du restaurant gastronomique le W. A la belle saison, il prend de la hauteur et investit la superbe terrasse de l’étage penthouse avec vue imprenable sur les toits de Paris et la Tour Eiffel.
Dîner romantique ou déjeuner au soleil, la table inventive et moderne du W synonyme de plaisirs épicuriens s’installe tout l’été sur la terrasse de la suite présidentielle, suite dont une partie est transformée en labo cuisine surprenant. Îlot suspendu au dessus de la foule animée, Olympe des gourmets au panorama enchanteur, le ciel de Paris nous appartient ! Brassée de fleurs, jasmins embaumant, 90 m2 hors du temps et de l’espace - Paradis perdu ? - pour une escapade parisienne atypique et inoubliable.
La carte estivale éphémère pensée par le chef Ludovic Bonneville reprend les classiques de la cuisine du W tout en y apportant une touche solaire. Plancha, grillade, carpaccio, tartare et fraîcheur des assiettes sont à l’honneur. Yves Le Pezron, responsable du restaurant, chaleureux et passionné, a séduit toute l’assemblée par son enthousiasme élégant et communicatif. Les saveurs de saison déclinées avec esprit se parent d’associations ludiques et raffinées. Rigueur du tour de main, inventivité, les beaux produits sont mis en valeur par la créativité d’une équipe inspirée. Choyés comme des princes, nous avons pu découvrir la quasi-totalité de la carte présentée en mini-bouchées ébouriffantes.
Et tout d’abord les entrées. Maki de crabe et saumon Gravalax et vinaigrette épicée, audacieux, carpaccio de bar assaisonné au sel de caviar, précieusement tendre, terrine de chèvre frais, mendiant et tomates confites aux saveurs bienheureuses, déroutantes dans leur complexité, crème de petits pois, salpicon de légumes et coquillages, velours verdoyant délicieusement frais, tartare de thon au gingembre confit et graines de sésame, classique cachant bien son jeu.
Les plats sont à l’avenant inspirés et séduisants. Homard grillé, fricassée d’artichauts et tétragone sauce vierge présenté pour l’occasion sur un petit toast, un luxe d’une belle évidence, gambas à la plancha risotto au peccorino affiné, consommé de crustacés, équilibre gourmand parfait, t-bone de veau, poêlée d’asperges et cèpes à l’ail confit, je ne parviendrai jamais à devenir végétarienne, juste somptueux, chipirons, piperade de piments doux au chorizo, riz grillé, clin d’œil au pays basque plein de peps, blanc de turbot, bouquetière de légumes et jus de viande, tableau coloré et nacre du poisson aux embruns iodés, volaille fermière fumée au foin, purée de pommes de terre maison, jus de viande, dément ce poulet purée ! Vraiment, je vous assure, une très belle réussite.
Et là, vous vous dites, mais oh ! c’est bientôt l’été et comment rentrer dans son maillot de bain après pareille orgie. Aucune idée, de toute façon, cet été, je ne pars en vacances, je bosse. Fat is the new black. Get over it ! D’autant que ce n’est pas terminé, puisque c’est le tour des desserts. Tartelette au citron meringué, un délice, tartelette chocolat cœur de caramel, forêt noire en verrine, surprenante de légèreté, soupe de fraises, quelle merveille ! Blogueuse un sacerdoce, j’vous jure, ça n’est pas tous les jours, facile. Champagne Bolinger, cocktail Martini Royal - Martini blanc, Prosecco - mojito et juste pour goûter une larme de rhum vénézuélien Diplomatico douze ans d’âge. Pantagruel, petit joueur !
Bien sûr, on peut être plus raisonnable. Les lieux exceptionnels, la vue à couper le souffle et la carte spirituelle font de ce nid d’aigle gastronome the place to be cet été. Il sera fort dommageable de louper pareille symphonie des sens dans des accords joyeux, festifs. Monsieur, - pas le mien, n’est-ce pas, monsieur en général - vous savez donc ce qu’il vous reste à faire pour faire rêver la prunelle de vos yeux - aka votre chéri(e) - voui, je précise ôkazou. Cependant, je compte sur vous tous, n’ébruitez pas trop ce charmant secret, il est des adresses que l’on voudrait presque garder pour soi…
5 rue de Berri - Paris 9
Tél réservation : 01 45 63 14 11
Horaires : de midi à 14h30 et de 19h à 22h
Menus : entrée plat 34 euro - plat dessert 34 euro - entrée plat dessert 39 euro
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