Le cimetière d'Auteuil, modeste nécropole, vaste de 72 ares, témoigne de l'évolution d'un village champêtre devenu arrondissement parisien huppé. Ouvert en 1800, ce lieu de sépulture, dont l'accès se trouve au 57 rue Claude Lorrain, abrite, aujourd'hui, environ 1300 tombes. Une soixante d'arbres de quatorze essences différentes constituent le maigre décor végétal. La chapelle Moïana, au fonds de la parcelle, attribuée à Jules Dalou (1838-1902), serait l'une des premières commandes privées reçue par le sculpteur débutant.
Quelques personnalités du monde des lettres et des arts, de la politique, de l'industrie, comédiens oubliés reposent au cimetière d'Auteuil. Si la dépouille du sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux a été déplacée à Valenciennes au cimetière Saint Roch à Valenciennes, son cénotaphe marquant le lieu de sa première inhumation y a été conservée. Les peintres Hubert Robert (1733-1808), Paul Gavarni (1804-1856), Adolphe Yvon (1817-1893) côtoient les musiciens, Charles Gounod (1818-1893) compositeur et Philippe Musard (1792-1859), compositeur et chef d'orchestre, maire d'Auteuil. Le cinéaste Abel Gance (1889-1981), l'architecte Henri Sauvage (1873-1932) croisent la famille Noyal, mécènes d'Hector Guimard. Pierre-Alfred Chardon (1807-1879) et son épouse Marie-Pauline Lagache (1811-1887), industriels et philanthropes, fondateurs de la maison de retraite devenue hôpital Chardon-Lagache tiennent compagnie à Louis Roussel (1825-1897) abbé, créateur de la Fondation d'Auteuil ou encore Anne-Catherine de Ligniville Helvétius (1722-1800), salonnière amie de Voltaire, épouse du philosophe Claude-Adrien Helvétius (1715-1771), figure de La Société d'Auteuil (1772-1800). Le coeur de Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808), médecin, philosophe et député, réformateur de l'enseignement de la médecine en France, panthéonisé sur l'ordre de Napoléon Ier, est inhumé auprès de son épouse Charlotte de Grouchy.
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