La Tour Saint Ignace, dont la construction est communément estimée au XIVème siècle, est l'un des derniers vestiges du rempart de Béthune, enceinte arasé à la fin du XIXème siècle. Elle se voit décerner le nom Saint Ignace au XVIIIème siècle, du fait de sa proximité avec le Collège des Jésuites, relevant de la congrégation de la Compagnie de Jésus fondée par Ignace de Loyola (1491-1556), reconnue par le pape Paul III en 1540. La tour circulaire, élément de la muraille défensive, a connue de nombreux aménagements et réfections au gré de ses vocations successives : tour d'artillerie, poste de guet, poudrière, glacière au XVIIIème siècle, chapelle dans les années 1810-15, château d'eau de 1871 à 1932. Des niveaux ont été ajoutés ou supprimés, les archères murées, les accès modifiés, la plateforme de guet convertie. Désaffectée dès les années 1930, elle est menacée de destruction du fait de sa vétusté. Son inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 24 février 1969 la sauve. Aujourd'hui, après une campagne de restauration soigneuse de 2019 à 2021, elle témoigne des limites de l'ancienne cité médiévale à l'instar du bastion Saint-Pry.
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Ailleurs : Tour Saint Ignace, l'un des derniers vestiges de l'enceinte médiévale de Béthune
By La Rédaction At octobre 31, 2024 0
Vers 1416, la future Tour Saint Ignace est édifiée en appui sur une ancienne courtine du XIIème siècle. Aux XIVème et XVème, l'ouvrage devient une tour d'artillerie, élément important des fortifications. En 1515, Charles Quint (1500-1558) accède au trône d'Espagne et du Saint Empire Germanique. Béthune sous domination des Habsbourg ainsi qu'une grande partie des Flandres et de l'Artois, fait l'objet de transformations significatives : les fortifications sont renforcées, l'église Saint-Vaast déplacée au sein de l'enceinte défensive, le canal de la Lawe aménagé.
À partir de 1635, la Guerre de Trente ans (1618-1648) confronte les royaumes de France et d'Espagne. En 1645, les troupes françaises de Louis XIV (1638-1715) reprennent la ville de Béthune aux Habsbourg. Le traité des Pyrénées en 1659 rend définitivement la cité au royaume de France. Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707) est appelé pour repenser et renforcer la muraille défensive. À cette occasion, la Tour Saint Ignace, tour de guet, perd son couronnement originel remplacé une coupole de briques afin d'améliorer son intégration dans les nouvelles structures du bastion.
En 1710, la ville est assiégée par les troupes néerlandaises dans le cadre de la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) qui oppose la France de Louis XIV et son alliée l'Espagne de Philippe V au Saint-Empire Germanique de Leopold Ier, l'Angleterre d'Anne Stuart puis George Ier et les Provinces Unies, sept provinces indépendantes de l'actuel Pays-Bas. Béthune passe trois années sous domination néerlandaise.
Au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle, des interventions variées sur la Tour Saint Ignace modifient sa structure : création d'un accès à la galerie de contremine, galerie souterraine rejoignant le bastion, percement d'une poterne, porte dérobée dans la muraille d'enceinte, aménagement d'infrastructures hydrauliques permettant de commander la mise en eau du fossé défensif au Nord de la ville.
À la fin du XIXème siècle, l'urbanisation du territoire, l'industrialisation de la région favorise l'expansion de la ville. Les remparts sont démantelés de 1870 à 1879 afin de libérer des terrains constructibles. En 1870 la Tour Saint Ignace fait l'objet d'aménagement afin d'y implanter un château d'eau. Une porte est percée au rez-de-chaussée, les remblais dégagés afin de déployer les canalisations, le couronnement en brique partiellement démonté pour laisser place à la cuve. En service jusqu'en 1932, le château d'eau est remplacé par un ouvrage plus important construit à proximité.
Privée d'usage, laissée à l'abandon, la tour se dégrade et rencontre notamment des problèmes d'étanchéité. Des échafaudages provisoires et un toit de tôle la protègent un temps en attendant une nécessaire restauration. En 1962, promise à la destruction, la Tour Saint Ignace est sauvée par la mobilisation des amoureux du patrimoine qui obtiennent son inscription aux monuments historiques en 1969.
Au début des années 1990, la municipalité et l'établissement scolaire dans l'enceinte duquel se trouve la tour, manifestent le désir de valoriser l'ouvrage et son caractère patrimonial. Un premier sondage archéologique mené en 1991 permet d'affiner la chronologie de son évolution. Ses études sont complétées par de nouvelles recherches en 2019 qui précèdent une restauration d'envergure entre 2019 et 2021.
La tour, non accessible du fait de sa position au sein d'un lycée, est ouverte au public lors des journées européennes du patrimoine.
Tour Saint-Ignace
Lycée Blaringhem - 251 boulevard Victor Hugo - 62400 Béthune
Rue du 11 Novembre - 62400 Béthune
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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