La basilique Saint Julien de Brioude revendique le titre de plus grande église d'Auvergne avec une longueur de 74,15 mètres. Elle est édifiée à partir du XIIème siècle sur l'emplacement présumé du tombeau de saint Julien martyrisé au IVème siècle, saint patron de la ville et protecteur de l'Auvergne. Sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, de Rome, de Jérusalem, elle devient un important lieu de pèlerinage au Moyen-Âge. L'église est érigée en basilique mineure par le pape Pie XII le 26 avril 1957.
Son architecture correspond aux grandes caractéristiques de l'école romane auvergnate, chevet étagé et polychromie des matériaux grés rose et blond, scories volcaniques, calcaires, marbres. L'agencement des portails surmonté de voussures et l'ornementation bourguignonne du chevet se détachent de cette esthétique. Parmi les éléments les plus originaux, se trouve notamment le pavement de galets basalte et quartz du IXème et XVIème siècle redécouvert lors de fouilles au XXème siècle. Ces études mettent à jours de riches décors romans peints, fresque du Jugement dernier du milieu du XIIème siècle, décors peints du XIIIème siècle des piliers de la nef représentant des scènes bibliques et motifs ornementaux. Mobilier opulent, oeuvres gothiques et classiques, Vierge parturiente, Christ lépreux, constituent le trésor de la basilique Saint Julien de Brioude. La chapelle Saint Michel voûtes et parois, représentation de la voûte céleste et des Enfers
En 2008, trente-sept vitraux contemporains abstraits, collaboration entre le père dominicain Kim en Joong et l'Atelier Loire de Chartres, prennent place dans la basilique.
À Brioude, un premier sanctuaire est établi au IVème, martyrium de saint Julien, soldat romain converti au christianisme qui aurait subi le martyre en 304. Le succès auprès des pèlerins venus chercher la guérison, permet de construire une église originelle attestée en 389. À la fin du Vème siècle, le duc Victorius, noble arverne, comte d'Auvergne puis duc d'Aquitaine première sous le règne du roi wisigoth Euric entre 475 et 480, fait prélever des colonnes de marbre sur des monuments antiques, colonnes cannelées dont les vestiges se trouvent aujourd'hui dans la crypte.
L'église mérovingienne incendiée à plusieurs reprises au cours du VIIIème fait place au IXème siècle à un sanctuaire carolingien, dont il demeure la mosaïque du choeur conservée. Au IXème siècle, les ducs d'Aquitaine font de Brioude leur capitale. Vers 820, l'église est relevé sous l'impulsion de Béranger, comte d'Auvergne. Un édit de 825 octroie l'autonomie de l'église et l'exempte de taxes. Un acte de 874 témoigne d'un chapitre de chanoines auquel est confié la garde du tombeau. Le chantier alors financé par Guillaume le Pieux, duc d'Aquitaine, s'achève vers 893. De 924 à 927, des raids normands détruisent à nouveau l'église.
À la suite du déclin de l'empire carolingien, Brioude passe sous l'autorité des Guilhelmides, famille de la noblesse franque puis des comtes du Gévaudan et ensuite des comtes d'Auvergne. Étape de pèlerinage sur les chemins de Compostelle, Rome et Jérusalem, la ville prend de l'importance. La construction de l'église romane débute avec la réalisation du narthex à partir de 1060, achevé par le choeur et chevet en 1180. Au XIIème siècle, une milice de quatre-vingt hommes veille sur le tombeau, garnison par la suite remplacée par le collège des chanoines.
À la suite de l'intervention militaire en 1210-13 de Philippe-Auguste (1165-1223), l'Auvergne est rattachée au domaine royal. Le chapitre des chanoines acquiert les droits féodaux sur Brioude auprès des comtes d'Auvergne qu'ils conservent jusqu'à la Révolution. En 1259, la nef est surélevée et des voûtes d'ogives ajoutées.
La Révolution, abat un clocher abattu et ampute l'autre. L'église est réaffectée à l'usage de la paroisse en 1794. Prosper Mérimée (1803-1870) inspecteur général des monuments historiques obtient le classement de l'église Saint Julien de Brioude par liste de 1840. La restauration débute sous la direction de l'architecte Bravard. Au cours de cette première campagne, de 1848 à 1850, initie la reconstruction de la tour carrée du narthex, avec ses quatre cloches. Il couvre la nef et les bas-côtés de terrasses.
Aymon Mallay (1805-1883), architecte diocésain, prend le relais entre 1851 et 1864. Il s'attache à lisser les disparités de style, fruits d'une construction sur une longue période. En 1851, il restaure les peintures murales de la chapelle Saint-Michel puis les portes romanes de 1857 à 1858, la façade Ouest de 1862 à 1863. Il intervient sur la tour amputée. Il reprend et coiffe d'une flèche le clocher octogonal à tuiles plates vernissées au-dessus de la croisée du transept de 1862 à 1864.
Des études archéologiques redécouvrent les fresques de l'absidiole en 1907. D'autres sont réapparaissent dans la nef en 1957 ainsi que l'ancien pavement de galets en 1963 à quarante centimètres de profondeur.
En 2008, les trente-sept vitraux contemporains du père dominicain Kim En Joong, auteur des vitraux de la Chapelle de la Bâtiaz, Notre Dame de Compassion, à Martigny en Suisse, sont installés.
Basilique Saint-Julien de Brioude
Place Grégoire de Tours - 43100 Brioude
Tél : 04 71 74 97 49
Horaires : Ouverte toute l’année de 9h à 17h30 - Juillet et août de 9h à 19h
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Enregistrer un commentaire