La basilique Notre Dame de Genève, principal lieu de culte catholique romain de la ville, se situe à deux pas de la gare Cornavin. Édifiée de 1851 à 1857, dans un style néogothique caractéristique du XIXème siècle, elle dresse sa silhouette dentelée dans un quartier de passage animé. L'architecte diocésain français, Alexandre de Grigny (1815-1867) dessine les plans et conduit les travaux de cette église dédiée à l'Immaculée Conception. Son histoire mouvementée témoigne des tensions politiques et religieuses, entre partisans de la Réforme protestante et Catholiques romains. Fermée de 1875 à 1912, elle est élevée au rang de basilique mineure en 1954. Elle porte pour devise "Nuncia Pacis" / "Messagère de Paix". Étape sur le chemin de Compostelle, prisée des fidèles, la basilique Notre dame de Genève est classée bien culturel suisse d'importance nationale.
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Ailleurs : Basilique Notre Dame de Genève, principal lieu de culte catholique romain de la ville - Suisse
By La Rédaction At août 07, 2024 0
Les idées de la Réforme protestante se diffusent à Genève à partir de 1526. Leurs partisans prennent l'ascendant sur le gouvernement de la Confédération. Le 10 août 1535, la célébration de la messe catholique est interdite. La Réforme est définitivement adoptée le 21 mai 1536. Genève devient le centre du calvinisme européen. Durant trois siècle, les fidèles catholiques romains sont privés de leurs lieux de culte ou de toute expression de leur foi.
En 1801 Napoléon et le pape Pie VII signent un Concordat. Les autorités genevoises sont alors contraintes d'accepter la réouverture d'une église catholique romaine, l'église Saint Germain. À la suite d'un accord transactionnel initié par le conseiller James Fazy (1874-1878), fondateur du Parti radical genevois. Il est considéré comme le créateur de la Genève moderne, le gouvernement de Genève accorde des parcelles constructibles aux religions minoritaires afin d'y édifier des lieux de culte.
Les fortifications médiévales de la vieille ville de Genève, démolies entre 1850 et 1880, libèrent de nombreux terrains. En 1851, à l'emplacement de l'ancien bastion de Cornavin, une parcelle revient au diocèse. Le curé de Genève, l’abbé Dunoyer, et l’abbé Gaspard Mermillod, futur vicaire épiscopal de Genève puis cardinal, futur premier curé de Notre-Dame, confient la construction d'une nouvelle église catholique à l'architecte Alexandre de Grigny. Les travaux s'achèvent en 1857. La messe inaugurale est célébrée le 4 octobre de cette même année, première messe catholique romaine sur la rive droite de Genève depuis trois-cent-vingt-deux ans. L'église est consacrée le 8 septembre 1859 sous le vocable Notre-Dame de l'Immaculée Conception par Mgr Etienne Marilly, évêque du diocèse.
En 1859, le pape Pie IX offre une statue de la Vierge en marbre blanc de carrare aujourd'hui objet de dévotion. L'oeuvre de l’artiste romain Carlo Forzani rejoint le sanctuaire en 1860. Couronnée le 23 mai 1937 selon la volonté d’un bref du pape Pie XI, elle se trouve, aujourd’hui, au centre de la chapelle de la Vierge.
De 1871 à 1887, le chancelier de l'Empire allemand Otto von Bismarck (1815-1898) qui considère la religion catholique comme un danger pour l'exercice de la souveraineté politique, mène le Kulturkampf, "combat pour la civilisation". Il a pour objectif de rompre les liens entre Rome et l’Église catholique d'Allemagne, désignée comme une menace nationale notamment du fait de la lutte séculaire entre l'empereur et le pape, entre l'État et l'Église. Ces idées prennent racines jusqu'en Suisse. À Genève, la nouvelle politique mène à l'interdiction de la scolarité religieuse, des activités religieuses publiques et la limitation des ordres. Certains ecclésiastiques sont incarcérés. Mgr Mermillod est arrêté et expulsé du territoire, contraint à l'exil en France. L'année 1875 marque la réquisition de la plupart des églises catholiques romaines. Notre-Dame de Genève, occupée en juin 1875, ferme durant trente-sept ans.
En 1907, à la suite d'un apaisement sur le plan politique, le projet de restitution de Notre-Dame à l'Église catholique romaine permet son rachat en 1912 pour la somme de 200 000 francs. Le lieu est rendu aux paroissiens officiellement le 8 mai 1912.
En 1954, Notre-Dame est élevée au rang de basilique mineure. L'ombellino et du tintinnabulum prennent place au sein du choeur lors d'une cérémonie le 5 décembre 1954.
En 2012, à l'occasion du centenaire de la prière du Rosaire, un polyptique composé de quatre panneaux verticaux est placé au-dessus de la porte Cornavin, vingt tableaux illustrant la vie de la Vierge et de Jésus.
Parmi les artefacts les plus anciens se trouvent notamment des éléments historiques, témoins des luttes religieuses, notamment un flambeau peint provenant du monastère des Clarisses supprimé à l'occasion de l'adoption de la Réforme en 1536, et un panneau de bois sculpté, représentation de la Vierge en bas-relief endommagée à coup de hache par des partisans de la Réforme en 1535.
Outre la statue de Notre-Dame offerte par le pape Pie VII, le tabernacle et le mobilier liturgique sculpté autel, ambon, bénitiers possèdent un intérêt particulier, ainsi qu'un tableau Saint Antoine de Padoue par François Baud, des décors peints de Jérem et Joseph Falquet.
La basilique Notre-Dame de Genève dispose d'un ensemble de vitraux remarquables. Les premiers dont les cartons sont signés Claudius Lavergne, installés de 1857 à 1875, reflètent les pratiques semi-industrielles du XIXème siècle. À partir de 1912, au lendemain du rachat par les autorités de l'Église catholique, de nouvelles oeuvres rejoignent ce patrimoine initial, productions variées signées Alexandre Cingria, Maurice Denis, Charles Brunner, Gherri Moro, Théodore Strawinsky, Paul Monnier, Jean-Claude Morend.
L'orgue contemporain a été conçu en 1992 dans les ateliers de la manufacture Saint-Martin, à Chézard-Saint-Martin.
Basilique Notre Dame de Genève
Place de Cornavin - 1201 Genève - Suisse
Horaires : Lundi 8h30-19h30 - Mardi au vendredi 6h30-19h30 - Samedi 7h30-20h - Dimanche 7h30-21h30
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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