Louis Bernier - Relevé de la paroi noire de la maison dite de Saturnius à Pompéi (circa 1875) Pierre-Louis Pierson - Antiochus et Stratonice (1874) |
L'exposition "Regarder l'histoire en face. L'Italie du XIXème siècle au Musée Condé" réunit sous la thématique du voyage en Italie un ensemble d'oeuvres restaurées, pan méconnu des collections de Chantilly. Orchestré au sein du Cabinet d'arts graphiques par les commissaires Baptiste Roelly, conservateur du patrimoine au Musée Condé et Emmanuelle Brugerolles, conservatrice générale honoraire du patrimoine, l'évènement éclaire la fascination des artistes pour l'Antiquité et la Renaissance ainsi que leur engagement dans des problématiques politiques ancrées dans leur présent.
Au XVIIIème, le Grand Tour, long voyage - souvent plusieurs années - à travers l'Europe est un rite de passage des jeunes gens de la haute société. En compagnie d'un tuteur, ils développent leurs goûts esthétiques, aiguisent leur sensibilité. Ils affinent leur éducation auprès d'une société cosmopolite rencontrée au gré de leur périple en France, en Hollande, en Allemagne, en Suisse, en Italie, puis qui les conduit au début du XIXème siècle jusqu'en Grèce, au Proche Orient, en Perse. A cette époque, la pratique s'élargit à différentes couches sociales. Tout d'abord, les amateurs d'art, les collectionneurs, les artistes, les écrivains tels que Goethe, Alexandre Dumas, Stendhal, pour qui l'Italie demeure la destination privilégiée. Venise, Rome, Florence, Naples figurent parmi les villes à découvrir.
A l'ère industrielle, la révolution des transports démocratise les voyages tandis qu'apparaissent les premières agences spécialisées, moment de bascule entre Grand Tour et tourisme. La diffusion de guides touristiques et d'ouvrages d'histoire de l'art participe de ce mouvement. Les journaux d'écrivains livrent impressions esthétiques, anecdotes historiques, observations sociologiques. Véritable initiation à la beauté, ils vantent le plaisir de regarder, de découvrir d'autres horizons. Les peintres s'inspirent des trésors culturels, des paysages, de leurs rencontres avec la population des villes et des campagnes. Ils témoignent en filigrane des grandes transformations du pays, de l'actualité politique d'une Italie en pleine crise d'unification. Leurs oeuvres se posent comme une invitation à "regarder l'histoire en face" selon le mot de Stendhal, extrait de "Promenade dans Rome" (1829).
Les artistes manifestent leur engouement pour les strates historiques italiennes, les vestiges du passé, les ruines antiques, les oeuvres de la Haute Époque et de la Renaissance, l'architecture somptuaire des cités princières. Ils développent un intérêt pour l'Antiquité notamment dans le cadre de Pompéi et Herculanum, villes ensevelies redécouvertes au XVIIème siècle, mais dont les fouilles entreprises à partir de 1748, ne mènent à leur exhumation que tardivement.
Félix Duban - Reconstitution de monument antique (1831) |
Anonyme - Moïse de Michel-Ange (Seconde moitié du XIXème siècle) Louis Bernier - Relevé du plafond à caisson de l'église Santa Maria in Aracoeli (1875) |
Série de Bartolomeo Pinelli (1820) |
Série de Bartolomeo Pinelli (1820) |
Bartolomeo Pinelli - Zeus et Sémélé (1825) |
Louis Léopold Robert - Femme napolitaine pleurant sur les débris de sa maison détruite par un tremblement de terre (1828-31) |
Ernest Hébert - Réduction de "La Mal'aria" (avant 1850) |
Simon Joseph Alexandre Clément Denis Éruption du Vésuve le 1er janvier 1812 (1812) |
Denis Auguste Marie Raffet - Batterie - Siège de Rome de 1849 (1849) Denis Auguste Marie Raffet - Chargez ! - Siège de Rome de 1849 (1849) |
Auguste Paul Charles Anastasi - Le Tibre, Saint-Pierre et le Vatican (circa 1862) Ernest Hébert - Esquisse pour "La Mal'aria" (1848) |
Charles Octave Blanchard - Portrait d'une Italienne (1837) Louis Léopold Robert - La confidence (1830) |
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