L’exposition « Ossip Zadkine, une vie d’ateliers » restitue l’esprit de l’atelier, lieu de création, d’invention de l’oeuvre et univers intime. Au cœur du Musée Zadkine de la rue d’Assas, l’événement évoque en sous-texte l’histoire d’un couple d’artistes, Ossip Zadkine (1888-1967) et Valentine Prax (1897-1981). Dans les années 1910, le quartier Montparnasse qui a supplanté Montmartre, accueille l’avant-garde, dans une effervescence créative inédite. Ossip Zadkine tout juste arrivé en France, s’installe un temps dans la célèbre cité d’artistes fondée en 1902 par Alfred Boucher, la Ruche. Mais l’espace ne lui convient et un an plus tard en 1911, il déménage rue de Vaugirard dans le XVème arrondissement. En 1913, il trouve enfin un lieu plus propice à l’expression de sa pratique avec l’atelier de la rue Rousselet dans le VIIème. Il y rencontre Valentine Prax, une jeune peintre, sa voisine de pallier, qu’il épouse en 1920. Les débuts de quarante années communes. Grâce au succès croissant des deux artistes, leur situation financière s’améliore. Le couple rejoint en 1928 la maison du 100bis rue d’Assas, port d’attache définitif. Ensemble, ils achètent une résidence secondaire à Arques, dans le Quercy qui devient leur second atelier. Durant la Seconde Guerre Mondiale, Valentine Prax y demeure seule tandis qu’Ossip Zadkine, d’origines juives, est contraint à l’exil à New York. De retour à Paris en 1945, le sculpteur connaît enfin la reconnaissance internationale et son atelier, devenu également lieu d’enseignement attirent de nombreux visiteurs.
A l’occasion de l’exposition « Ossip Zadkine, une vie d’ateliers », les commissaires Cécilie Champy-Vinas, directrice du musée, et Pauline Créteur, chargée de recherches à la Bibliothèque nationale de France ont imaginé une scénographie chronologique et thématique. Cette évocation incarnée de la vie de l’atelier nourrit une réflexion au sujet de l’évolution de la pratique artistique, documente le processus créatif et retrace la trajectoire intime du couple. Les œuvres d’Ossip Zadkine et de Valentine Prax, sculptures, dessins, peintures dialoguent avec le riche fonds photographique du musée, peu montré, composé d’images anonymes, et de clichés signés par les grands noms de la photographie du XXème siècle, Marc Vaux, André Kertész, Daniel Frasnay.
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