Expo : Balzac face à la photographie - Maison de Balzac - Jusqu'au 15 janvier 2023

Noé Prost et Camille Prunier - Eugénie Grandet

 

A la Maison de Balzac, l’exposition « Balzac face à la photographie » invite à redécouvrir les riches fonds photographiques du musée. Ces collections peu montrées sont présentées en vis-à-vis avec les travaux produits par les étudiants en BTS Photographie du Lycée des Métiers d’art et de Design Auguste Renoir, créations inspirées par la Comédie humaine. La mise en regard vient éclairer le processus de transition du mot à l’image. L’événement, initié par Florence Briat-Soulié, fondatrice du Cercle des amis de la Maison de Balzac, interroge le lien entre l’écriture et la photographique. La monstration témoigne d’une double vocation. Le florilège issu des collections du musée illustre la fonction documentaire des clichés tandis que le projet mené en collaboration avec les jeunes photographes en devenir, une vingtaine d’images, incarne la facette artistique de la pratique. Co-commissaires de l’exposition, Françoise Paviot historienne d’art, galeriste, enseignante et Yves Gagneux, conservateur du patrimoine, directeur de la Maison de Balzac ont orchestré la rencontre de ces deux univers sans faire l’impasse sur la mission que s’est donnée le musée, inciter les visiteurs à lire ou relire l’oeuvre de Balzac. 




Ralph Gibson - Photographie du moulage de la main de Balzac (1999)
Robert Doisneau - Portrait de Blaise Cendrars (1948)
Anonyme Photographie du plâtre de la statue de Balzac par Rodin

Noé Prost et Camille Prunier - Eugénie Grandet

Bruno Lemaire et Danni Lin - La peau de chagrin
Olivier Blackart - Moi en Balzac (1999) tirage 2015
Elizabeth Lennard - Portrait de Balzac (1986)


Monlien de Perthou - rue Berton - Image non datée


Manon Delisle, Annabelle Franceschini, Clara Hin - La Fille aux yeux d'or


L’exposition « Balzac face à la photographie » donne à voir un florilège issu des collections photographiques du musée. Ce fonds à vocation documentaire se compose en grande majorité d’images postérieures à la disparition d’Honoré de Balzac (1799-1850). Portraits de proches, paysages l’ayant inspiré, résidences successives replacent l’homme dans son cadre intime. En parallèle, les photographies de représentations théâtrales, de tournages de films adaptés des romans de la Comédie humaine capturent l’idée d’un héritage littéraire qui traverse le temps et les frontières, trouvant à s’incarner dans de nouveaux médiums.

Ancré dans la modernité, pionnier en toute chose, Balzac pose sous l’objectif d’Auguste Bisson en 1842. Ce daguerréotype est l’unique portrait photographique connu du romancier. Repris, retravaillé, réinventé par de nombreux créateurs, il a marqué l’histoire de l’art. C’est également le cas d’une autre image de Balzac. En 1908, à la demande d’Auguste Rodin, Edward Steichen photographie le plâtre de son Balzac au clair de lune. Ce platinotype spectaculaire à la beauté onirique était récemment exposé lors de l’édition 2022 de la foire Paris Photo. En contrepoint, les portraits d’écrivains par Robert Doisneau notamment celui de Blaise Cendrars dialoguent avec des travaux récents, d’Olivier Blanckart ou Elizabeth Lennard. Parmi les curiosités des collections permanentes, se trouve une série réalisée par Pol Bury destinée à illustrer « La Théorie de la démarche ». 



Hina Lafon et Arthur Hayon - Traité des excitants modernes
Elsa Cavailles et Elisa Chauveau - Ferragus, chef des Dévorants

Fatine Bengueddach-Massard et Charlotte Bagréaux
Les amours de deux bêtes


Anonyme - Film soviétique "La faute d'Honoré de Balzac"
Lou Geofrion et Axelle Guerlesquin - Séraphîta
Henri Manuel - Acteur incarnant Napoléon

Raquel Vaz et Clothilde Tierce - Illusions perdues

Le Colonel Chabert - Photogramme de film
Héloïse Maignan et Lia Mancini - Le Lys dans la vallée

Pol Bury - La Théorie de la marche (1990)


Les images produites par les étudiants en première année de BTS Photographie au Lycée des Métiers d’art de et de Design Auguste Renoir dans le XVIIIème arrondissement de Paris éclairent l’oeuvre de Balzac sous un angle alternatif. Les photographies présentées à l’occasion de l’exposition témoignent d’une année de travail sous la houlette de leur professeure, Aurore Le Maître. Celle-ci a aidé ses élèves à définir le ton de la série, les moyens techniques, les orientations esthétiques.

Pour la Maison de Balzac, l’enjeu principal était de faire redécouvrir la Comédie humaine à travers un regard générationnel et ainsi communiquer à tous les publics l’envie de se plonger dans la Comédie Humaine. Les étudiants se sont attachés à produire un cliché en résonance avec l’une des œuvres de Balzac, « Eugénie Grandet », « Traité des excitants modernes », « Le Lys dans la vallée » etc. Le défi, faire naître une image à partir des mots, a été relevé en tandem ou en trio. Les élèves ont volontairement pris de la distance avec le texte originel dans des choix de mise en scène audacieux. Ils ont évité l’écueil de la simple illustration afin de ne pas être réduits à la littéralité. Ainsi leur démarche lance des ponts entre l’écriture et la pratique photographique, pas de côté ouvert à l’interprétation, sensibilité contemporaine. Ainsi La nouvelle « Séraphîta », leur évoque la question de genre tandis qu’« Illusions perdues » parle d’intégration, de règne des apparences et de transfuges de classe. Les travaux des jeunes photographes soulignent l’universalité de l’oeuvre de Balzac, sa troublante modernité.

Balzac face à la photographie
Jusqu’au 15 janvier 2023

Maison de Balzac
47 rue Raynouard - Paris 16
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h - Fermé le lundi et les jours fériés
Tél information et réservation : 01 55 74 41 80
En collaboration avec l’École et Lycée des Métiers d’Arts et du Design Auguste Renoir - Paris 18
Brune Lemaire et Danni Lin : « La Peau de Chagrin »
Noé Prost et Camille Prunier : « Eugénie Grandet »
Raquel Vaz et Clothilde Tierce : « Illusions Perdues »
Hina Lafon et Arthur Hayon : « Traité des excitants modernes »
Elsa Cavailles et Elsa Chauveau : « Ferragus, chef des dévorants »
Fatine Bengueddach-Massard et Charlotte Bagréaux : « Les amours de deux bêtes »
Baptiste Lamendin et Manon Larose : « Le Père Goriot »
Lou Geoffrion et Axelle Guerlesquin : « Séraphîta »
Manon Delisle, Annabelle Franceschini et Clara Hin : « La fille aux yeux d’or »

Avec le soutien du Cercle des amis de la Maison de Balzac
Commissaires : Françoise Paviot, historienne et enseignante et Yves Gagneux, directeur de la Maison de Balzac
Production : Florence Briat-Soulié



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.