Paris : 30 rue de Londres, ancien siège de la Société Française des Eaux Minérales - IXème

 

Au 30 rue de Londres, derrière la gare Saint Lazare, une façade de céramique émaillée signale l’ancien Siège de la Société Française des Eaux Minérales créée au début du XXème siècle. L’immeuble édifiée sur les plans de l’architecte Henri Baranton vers 1920 se distingue par ces vibrantes couleurs, bleu, vert. Mentions et symboles ponctuent le décor de grès cérame, oeuvre de la manufacture Fourmaintraux-Delassus de Desvres. Ils évoquent la vocation de l’entreprise. Deux colonnes de bulles filant le long du mur encadrent la façade et rappellent le pétillant des eaux minérales, dans une association perles et bulles. Les couronnes rehaussées de perles sigle de l’entreprise ont été placées au-dessus de la porte d’entrée et de deux fenêtres du cinquième étage. Entre la corniche et les trois fenêtres centrales du premier étage, se trouve inscrit "Vals sources Perles", référence aux sources exploités par la Société Française des Eaux Minérales.








Dans la commune de Vals-les-Bains en Ardèche station thermale réputée pour ses eaux naturelles depuis le XVIIIème siècle, l’exploitation de cent-soixante-trois sources a été approuvée entre 1855 et 1937. Eaux de régime, elles sont alors réputées pour traiter les affections de l’estomac, du foie, des voies urinaires, et recommandée également pour l’arthrite et la goutte. La Société Française des Eaux Minérales rachète au début du XXème siècle les sources Perle, Emilie, Célestine et Belle, regroupées sous l’appellation « Perles des Vals ». Chaque source naturellement gazeuse est numérotée par ordre de minéralisation croissante. Le décret du 3 septembre 1885 valide l’autorisation d’exploitation. La source Hélène est intégrée ultérieurement au groupe.

Le siège de la Société Française des Eaux Minérales rue de Londres présente l’unique exemple à Paris de la production de la manufacture Fourmaintraux-Delassus de Desvres. Cette ville du Pas-de-Calais s’illustre dans l’art de la faïence dès le milieu des années 1760. Au XIXème siècle sous l’impulsion de la famille Fourmaintraux, réputation de la céramique de Desvres grandit. Dans les années 1920-30, la manufacture développe le procédé du « grés grand feu » sur le site de la Belle Croix. L’art de cuire et de vitrifier les couleurs nécessite une connaissance intime de la matière, la précision dans la température de fusion selon les teintes. Le violet de manganèse, le vert, le bleu et l'orange vif sont caractéristiques de la faïence de grand feu. Aux propriétés esthétiques s’ajoutent des qualités pratiques unique. Le matériau résistant aux intempéries notamment au gel permet d’étendre la production à la céramique architecturale à l’ornementation des façades. 








L’entreprise Fourmaintraux-Delassus prend de l’ampleur. Dans son sillage de nombreux ateliers et manufactures locales voient le jour. Au XXème siècle, Desvres s’affirme en tant que centre important de la production de céramique grâce à ces grands noms Fourmaintraux, Géo Martel et Massu. Le savoir-faire transmis, la réputation d’excellence amplifiée, l’activité perdure de nos jours.

Ancien Siège de la Société Française des Eaux Minérales
30 rue de Londres - Paris 9
Métro Saint Lazare lignes 3, 12, 13, 14



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.