Paris : Tombe de Frédéric Chopin, une sépulture romantique au cimetière du Père Lachaise - XXème

 


La Tombe de Frédéric Chopin (1810-1849), compositeur majeur de la période romantique, l'un des plus célèbres pianistes du XIXème siècle, compte parmi les sépultures du Père-Lachaise classées aux monuments historiques par un arrêté du 1er avril 2008. Jane Stirling (1804-1859) aristocrate écossaise, amie et élève de Chopin, initie la tradition d’un pèlerinage annuel sur la tombe du musicien. La Société Chopin, fondée en 1911 par le musicologue français Édouard Ganche, le compositeur Maurice Ravel et le critique musical Camille Le Senne, réactive ce rite. Dans les années 1920, Édouard Ganche, président de la Société Chopin, soutient le projet sans suite de transfert de la dépouille en Pologne. A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Frédéric Chopin en 2010, le commissaire de l'année Chopin en France, Alain Duault, suggère de faire entrer le musicien au Panthéon. La proposition n’aboutit pas.




Né Fryderyk Franciszek Chopin en 1810 à Żelazowa Wola, sur le territoire du duché de Varsovie, Frédéric Chopin quitte la Pologne le 2 novembre 1830, à la suite de l’insurrection de Varsovie de 1830 contre l’Occupation russe. Il émigre en France d’où est son père Nicolas Chopin, issu d’une famille lorraine de Marainville-sur-Madon. Le compositeur national polonais très attaché à son pays natal, meurt à l’âge de trente-neuf ans à son domicile du 12 place Vendôme, le 17 octobre 1849, sans l’avoir jamais revu. Les funérailles grandioses se tiennent le 30 octobre 1849 à l'église de la Madeleine. Frédéric Chopin est inhumé au Père Lachaise selon son vœu. A l’occasion des obsèques, une poignée de terre polonaise que le musicien avait conservée dans une urne durant toutes ces années d’exil, est jetée sur son cercueil. 

La tombe, concession numéro 553 PA 1849, se trouve dans la division 11, en bordure du chemin Denon. La sépulture définitive, inaugurée le 17 octobre 1850, à l’occasion du premier anniversaire de sa mort a fait l’objet d’une souscription auprès de ses proches et de ses admirateurs. Ses élèves, sa soeur Ludwika, ses amis et confrères, Thomas Albrecht consul de Saxe, le peintre Eugène Delacroix, le violoncelliste Auguste-Joseph Franchomme, le peintre Teofil Kwiatkowski, le compositeur Camille Pleyel et de son élève Jane Stirling, Edouard Herbault associé de Pleyel confie la réalisation du tombeau à Auguste Clésinger. L’artiste est également le gendre de George Sand, compagne du musicien durant neuf ans. Il réalise le médaillon représentant Frédéric Chopin de profil ainsi qu’une statue en marbre allégorie de « La Musique en pleurs », sous les traits d’Euterpe, muse de la musique. L’index de la main droite a été brisé, volé par un indélicat, un fétichiste désireux de conserver une relique. 





Dans ses dernières volontés, Frédéric Chopin manifeste le souhait que son cœur repose en Pologne selon la tradition du "dilaceratio corporis", la bipartition du corps. La légende dit également que le musicien craint d’être enterré vivant et s’assure ainsi de son propre décès. L’organe est prélevé lors de l’autopsie pratiquée par le chirurgien Jean Cruveilhier le 20 octobre 1849. Conservé dans un flacon de cognac, sa sœur Ludwika le dépose à Varsovie, dans la maison familiale, le 2 janvier 1850. Le cœur placé ans une urne de cristal rejoint les catacombes de l’Eglise de la Sainte Croix de Varsovie, édifice baroque de la capitale polonaise. Il est ensuite scellé à l’intérieur d’un pilier de la nef en 1878. Sur la stèle, est gravé un passage de l’Evangile selon Saint-Matthieu : « Car là où est ton trésor, sera aussi ton coeur ».

Tombe de Frédéric Chopin
Division 11

Père Lachaise
Entrée principale : 8 boulevard de Ménilmontant - Paris 20
Horaires d’ouverture :
- De novembre à mi-mars : du lundi au vendredi de 8h à 17h30 - le samedi de 8h30 à 17h30 - le dimanche et les jours fériés de 9h à 17h30 
- De mi-mars à octobre : du lundi au vendredi de 8h à 18h - le samedi de 8h30 à 18h - le dimanche et les jours fériés de 9h à 18h 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.