Expo : Mark Ryden - Animal Secrets - Galerie Perrotin Matignon - Paris - Jusqu'au 30 juillet 2022

 

En collaboration avec la Kasmin Gallery de New York, la Galerie Perrotin présente l’exposition « Animal Secrets » à l’espace Matignon. L’événement se recentre autour des derniers travaux de l’artiste américain Mark Ryden réalisés durant le confinement. La série, dix peintures et douze œuvres sur papier, portraiture un ensemble de créatures mystérieuses, animaux chimériques issus d’un bestiaire très personnel. Mark Ryden explore les angoisses intimes et les archétypes dans un même mouvement syncrétique, un souffle surréaliste pop. Esthétique teintée d’un certain kitsch, goût pour le beau bizarre, son style se distingue par une maîtrise technique remarquable, une richesse décorative au service d’une étrangeté aussi familière que troublante. Les abords aimables, couleurs pastel, pelages duveteux, enfants pâles aux grands yeux mélancoliques, laissent transparaître des signes inquiétants. La perception du mystère à demi dévoilé devient invitation lyrique au rêve. Les réminiscences de l’enfance et l’essence mystique des contes cruels constituent l’essence d’une forme de spiritualité panthéiste à travers laquelle, sous le pinceau du peintre, l’être humain tente de se réconcilier avec la nature. Mythologie et folklore se mêlent à cet univers baroque comme pour mieux expliciter l’ordre secret de l’univers. Pour la série des Tavolettas, Mark Ryden s’est inspiré du style des tablettes votives italienne datant du XIVème au XVIIème siècle afin d’imaginer des encadrements personnalisés dans un raffinement particulier de la mise en scène. Ces œuvres évoquent les icônes byzantines, les miniatures précieuses ainsi que les portraits très épurés du Haut Moyen-Âge. L’association des tableaux s’inscrit dans le foisonnement même des cabinets de curiosités, les accumulations d’objets curieux, d’artéfacts insolites.











Né à Medford dans l’Oregon, Mark Ryden est diplômé de l’Art Center College of Design de Pasadena en 1987. Dans les années 1990, il acquiert une reconnaissance populaire, grâce à ces travaux d’illustration, la pochette de l’album « Dangerous » de Michael Jackson en 1991, celui de « One Hot minute » des Red Hot Chili Pepper en 1995, la couverture du roman de Stephen King, « Désolation » en 1997, la trilogie « Millénium » de Stieg Larsson. Galeries d’art et musées lui ouvrent leurs portes. Mark Ryden qui vit et travaille à Los Angeles a installé son atelier durant le confinement dans le Nord-Ouest Pacifique.

Son identité picturale est marquée par son utilisation de certains médiums, graphite, gouache, huile, pistolet. Ses œuvres laissent transparaître de nombreuses influences puisées dans l’histoire de l’art : les Primitifs flamands tels que Jérôme Bosch, Pieter Brueghel l'Ancien, le Quattrocento dans son travail du clair-obscur, l’ombre et la lumière, le néo-classicisme d’Ingres, l’académisme de William Bouguereau ou bien encore la peinture religieuse espagnole et italienne. La démarche de Mark Ryden peut également se rapprocher du surréalisme par cette volonté de prendre en compte les mémoires collectives et le subconscient. Les références à la culture populaire, bande-dessinée, Disney, publicité, musique, renvoient au Pop art. L’expressivité de ses personnages aux grands yeux rapproche sa démarche du mouvement des Big Eyes associé à l’artiste américaine Margaret Keane.   










Collectionneur de bibelots chinés, de livres d’enfant, de jouets anciens, Mark Ryden peint des poupées perverses, des monstres mignons, tout un bestiaire allégorique aux allures de peluches presque inquiétantes. Ses univers oniriques conjuguent le merveilleux et l’inquiétant, à l’instar de Lewis Carroll, d’Edgar Allan Poe. L’artiste sonde les ambiguïtés et les paradoxes, ponctuant ses œuvres de symboles alchimiques, de motifs religieux. Il recherche le beau dans la différence, dans la monstruosité, établit des connexions entre les univers antagonistes. 

Les animaux hybrides de Mark Ryden se font guides spirituels, entités féériques proches des kodama, créatures du folklore japonais, esprits de la forêt. Paysages idéalisés, forêts primaires, jardins enchantés, les décors paisibles empruntent à l’imagerie romantique, perspectives atmosphériques, au fantastique, tout autant qu’aux contes horrifiques. L’étrangeté des scènes distille une forme de malaise, verse même parfois dans un macabre très assumé. Et pourtant cet art sensible et humaniste revendique un désir d’apaisement notamment dans les liens que les humains entretiennent avec la nature. Paradoxes et décalages.

Mark Ryden Animal Secrets
Jusqu'au 30 juillet 2022

Galerie Perrotin Matignon - Paris
2bis avenue Matignon - Paris 8
Horaires : Du mardi au samedi de 11h à 19h - Fermé lundi et dimanche - Entrée libre



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.