Cinéma : Cézanne : Portraits d'une vie, un documentaire de Phil Grabsky

 

Cézanne : Portraits d’une vie, grande rétrospective inaugurée au Musée d’Orsay en juin 2017, a réuni l’espace de quelques mois, cinquante portraits réalisés par Paul Cézanne (1839-1906). L’exposition itinérante, rassemblant des œuvres issues des collections publiques et privées du monde entier, s’est envolée par la suite à la National Gallery of portraits de Londres, puis à la National Gallery of art de Washington. Familier des temps forts culturels, Phil Grabsky, le réalisateur de « Cézanne : Portraits d’une vie » s’intéresse aux trajectoires humaines, de la naissance à la mort. Avec un grand souci du détail, il entreprend une recontextualisation sociale et historique pour mieux appréhender la singularité d’un artiste. Il propose aux spectateurs d’arpenter en sa compagnie les salles des trois grandes institutions où l’exposition a été présentée. Les techniques contemporaines - les images sont tournées en 4K - permettent d’aborder les œuvres différemment. Elles sont les véritables stars du documentaire. La caméra les approche dans une exploration unique, fascinante, révèle des détails, souligne la complexité de la technique. Des grands musées jusqu’aux lieux de vie de l’artiste, Phil Grabsky suivre la trace de Cézanne et marche dans ses pas en Provence, pour visiter la maison, l’atelier en Provence. Les interventions érudites d’experts, commissaires d’exposition, curateurs, historiens d’art, les entretiens avec l’arrière-petit-fils du peintre, Philippe Cézanne, propose un éclairage pédagogique, pour expliciter la dimension innovante de cette peinture. 







« Cézanne : Portraits d’une vie » dix-neuvième documentaire de la série produite par la société « Exhibition on screen » propose à travers de riches documentaires présentés au cinéma de toucher un vaste public bien au-delà des frontières des expositions physiques. Dans le but de rendre l’art accessible, la série s’attache à des expositions d’envergure internationale, fils rouge d’une narration alerte. Après des immersions dans les expositions consacrées à Claude Monet, Vermeer, Jérôme Bosch, Edgar Degas, Vinci, la rétrospective Cézanne offre le point de départ d’une enquête fascinante autour d’un artiste à part.

Le documentaire « Cézanne : Portraits d’une vie » éclaire l’oeuvre par la biographie. Considéré comme « le père de l’art moderne », Cézanne se détache progressivement du mouvement impressionniste auquel il est associé. Sa volonté de faire du « Poussin sur nature » associe un esprit classique à la radicalité de l’innovation, géométrisation des formes pour les portraits, les natures mortes, les paysages, aplats de couleur. Cette vision très personnelle établit les premières pistes du post-impressionnisme et du cubisme. Elle annonce la grande révolution de l’art du XXème siècle. Au cours de sa carrière prolifique, il réalise près d’un millier d’œuvres parmi lesquelles deux-cents portraits. La dimension biographique de ces tableaux particuliers révèle l’intimité du quotidien de l’artiste. Cézanne peint ses proches, sa famille, ses amis et vingt-six autoportraits.   



Le film interroge les influences impressionniste et l’évolution vers la modernité, le développement d’un style. « Cézanne : Portraits d’une vie » porte une attention toute particulière sur la période charnière des années 1870-80. Durant cette ère de transition, il s’éloigne de l’impressionnisme pour réinventer un vocabulaire plastique personnel inédit. Le nouveau langage formel explore la composition des plans de couleur, la variation des tons, la tentation de l’abstraction et les prémices du cubisme. Le documentaire explicite un parcours personnel et artistique marqué par l’influence du peintre Courbet et celle de son ami d’enfance, l’écrivain Emile Zola, héraut du naturalisme. L’abondante correspondance du peintre, lettres lues à l’occasion du documentaire par Brian Cox, font résonner la voix du peintre. Passionnant !


Cézanne : Portraits d’une vie, un documentaire de Phil Grabsky
Nouvelle sortie le 9 février 2022



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.