Ailleurs : Espace Lamartine du Musée des Ursulines, redécouvrir les différentes facettes d'Alphonse de Lamartine, homme de lettres et politique avant-gardiste - Mâcon



L’espace Lamartine du Musée des Ursulines de Mâcon éclaire les différents aspects d’une figure intellectuelle marquante du XIXème siècle le poète et homme politique Alphonse de Lamartine (Mâcon 1790-Paris 1869). Le parcours articulé en cinq étapes revient sur les étapes majeures de son oeuvre littéraire et de son engagement dans la vie publique. Inauguré en 2019, dans le cadre des célébrations relatives au cent-cinquantième anniversaire de la mort de Lamartine, le module autonome rend hommage à cet illustre enfant du pays mâconnais. Il s’inscrit dans la filiation de l’ancien Musée Lamartine créé en 1969 à l’occasion du centenaire, au premier étage de l’hôtel Senécé, propriété et siège de l’Académie de Mâcon, société savante fondée en 1805 dont Lamartine fut deux fois le président. Les portes de cette institution culturelle ont fermé en 2015. Les collections lamartiniennes, vaste ensemble de tableaux, dessins, gravures, sculptures, manuscrits mais également objets personnels, mobilier et documents d’archives, ont été transférées au Musée des Ursulines, nouveau gardien de la mémoire. Le fonds, propriété des Musées et de l’Académie de Mâcon, s’est enrichi grâce à des donations et des acquisitions variées. L’espace dédié à Alphonse de Lamartine porte, à travers une sélection d’œuvres significatives, un regard sur l’époque, le XIXème siècle, et sur le parcours de l’homme, son oeuvre littéraire, son écho auprès de ses contemporains, ainsi que sur son héritage politique. 











L’espace Lamartine du Musée des Ursulines marque la première étape éclairante d’un parcours découverte thématique, circuit touristique à l’échelle de la région, lequel se prolonge à la maison de Milly, demeure d’enfance, puis au château de la famille de Saint Point et son musée, pour finalement s’achever au château de Montceau, lieu de la vieillesse. Les collections contrastées, héritées de l’ancien Musée Lamartine permettent par leur grande diversité des pièces de retracer la vie et l’oeuvre, le poète romantique et l’homme public engagé en politique tout en réservant une place particulière au Lamartine intime. 

L’Atelier du 8 mandaté par le Musée des Ursulines a imaginé une scénographie fluide ponctuée de points d’écoute proposant une sélection de poèmes lus. Au fil de la visite, chaque couleur annonce une thématique spécifique. La première salle en vert souligne le lien profond qu’Alphonse de Lamartine a entretenu toute sa vie durant avec son pays natal. Les différents lieux de résidence de la région du Mâconnais deviennent source d’inspiration. Des éléments de mobilier complétés par des objets usuels personnels ainsi que des œuvres ont permis de reconstituer l’une des salles du château de Saint-Point. Alphonse de Lamartine a noué de nombreuses amitiés avec les écrivains, les peintres et les sculpteurs de la région. Vers 1830, ils lui ont rendu hommage sous forme de bustes et de portraits variés, notamment l’une des représentations les plus célèbres de Lamartine signée Henri Decaisne. 

Le parcours s’attarde sur le cercle familial et amical. Il souligne le rôle de son épouse, rencontrée lors d’un voyage en Italie, Mary-Ann Birch (1790-1863), artiste-peintre et sculptrice d’origine britannique qu’Alphonse de Lamartine a épousée en 1820. Alors que son mari devenait l’un des acteurs prépondérants de l’avènement de la Deuxième République, elle n’a cessé de soutenir son action. En forme d’hommage pour son engagement, elle a été le premier modèle pour le buste de Marianne. Egalement très impliquée dans la vie culturelle du Mâconnais, elle a participé de la diffusion du style néogothique, troubadour prisé des romantiques dans la région. La deuxième section en jaune convoque le souvenir des voyages au long cours. L’Italie et l’Orient sont évoqués à travers des reproductions de gravures et des objets, souvenirs et grigris personnels. 







Le troisième module enveloppé de bleu, s’ouvre sur l’engagement politique, les combats d’un homme au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle. Membre du gouvernement provisoire de 1848, dans lequel il occupe le poste prééminent de ministre des Affaires étrangères, Alphonse de Lamartine travaille en faveur d’une démocratisation des instances politiques. Il obtient l’institution du suffrage universel et oeuvre aux côtés de Victor Schœlcher, à l’abolition de l’esclavage dont le décret est signé le 27 avril 1848. Précurseur, volontiers visionnaire, il professe des idées avant-gardistes et se fait dès le XIXème siècle, avocat de l'abrogation de la peine de mort.  

L’espace Lamartine s’attache à redonner une image plus vivante de l’homme politique, ses talents d’orateur, son sens de la communication. Il innove en imprimant et diffusant non seulement les textes de ses discours mais aussi les réactions du public assistant aux séances. Son physique avantageux fait le bonheur des portraitistes et des caricaturistes de presse. Ses représentations, dessins, gravures, résonnent comme autant de promesses de postérité à laquelle le médaillon portrait, oeuvre de David d’Angers donne écho. 

La quatrième étape, caractérisée par le gris foncé, marque l’arrêt de sa carrière politique sur le plan national. Battu lors des élections par un populiste, Louis Napoléon Bonaparte, Alphonse de Lamartine se recentre sur un engagement local. Il contribue au développement économique et culture du Mâconnais. En quête d’une forme de paix sociale, Il s’attache à l’amélioration du système scolaire, des transports. Le cinquième volet de l’espace Lamartine, en gris clair, s’attarde sur l’histoire des différents les monuments commémoratifs dédié au grand homme, notamment celui érigé à Mâcon en 1878 sur les quais de la Saône. 

Le Musée des Ursulines organise des activités variées autour de l'espace Larmatine, destinées aux adultes et enfants, visites guidées, visites contées et autres ateliers créatifs. Le programme se trouve sur le site de la ville de Mâcon. 

Espace Lamartine
Musée des Ursulines
5 rue de la Préfecture / 20 rue des Ursulines - 71000 Mâcon
Tél : 03 85 39 90 38
Horaires : Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18, le dimanche de 14h à 18h - Fermé le lundi




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.