Paris : Mosaïque 17 rue du Renard, un décor signé François Fontaine - IVème


 

Au 17 rue du Renard, un décor de mosaïque signé François Fontaine librement inspiré de La danse (1910) d’Henri Matisse apporte lumière et couleur à la façade d’un immeuble post-moderniste. Le bâtiment, propriété de la SCI Merry Fox, conçu en 1992 par l’agence ED architectes est essentiellement dédié à l’habitat privé. Le rez-de-chaussée accueille néanmoins un espace commercial. La fresque ponctuée de carreaux or, bleu, jaune, rouge enveloppe la courbe du dernier étage puis s’échappe dans une ronde joyeuse vers les niveaux inférieurs. Elle illustre la grande plasticité de la mosaïque, l’adaptation de cet art aux formes de l’architecture contemporaine qui lui a valu un retour en grâce à la fin du XXème siècle.









François Fontaine nait en 1938 à Boulogne-Billancourt. Il obtient tout d’abord une licence de Lettres en 1961 avant de réorienter son cursus académique vers les beaux-arts. Il souhaite se consacrer à la peinture. En 1967, il devient restaurateur agréé des musées classés et contrôlés. Au sein des ateliers du musée du Louvre, il oeuvre à la restauration des fresques de Puvis de Chavanne dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Puis il intervient sur la fresque La Rencontre de la reine de Saba et du roi Salomon, ornant l’une des cheminées château d’Ecouen, Musée national de la Renaissance. 

A partir de 1972, François Fontaine intègre l’agence parisienne, ED architectes. Il conçoit des fresques murales, des sculptures et divers décors destinés à orner leurs réalisations tout en poursuivant un travail personnel sur la couleur, la lumière. Les motifs forts de sa démarche artistique se retrouvent dans ses recherches sur l’esthétisation architecturale. François Fontaine collabore régulièrement avec Edith Dufaux notamment dans le cadre de la conception du programme décoratif de la Tour Clamart et de l’immeuble du 15 rue de Vanves à Issy-les-Moulineaux. De 1975 à 2003, François Fontaine enseigne aux Beaux-Arts de Paris et multiplie les expositions personnelles. 







Artiste discret, son travail est associé au mouvement la Figuration narrative qui se déploie à partir du début des années 1960 en opposition à l’abstraction radical de l’art conceptuel. Ce courant réunit sous sa bannière libertaire des plasticiens tels qu’Eduardo Arroyo, Gérard Fromanger, Errò, Hervé Télémaque, Peter Saul, Bernard Rancillac. Théorisée en 1965 par le critique d’art Gérald Gassiot-Talabot, la Figuration narrative puise inspiration dans les images du quotidien, la bande-dessinée, le cinéma, la photographie, la publicité. Critique de la société de consommation, revendications sociales et politiques, les artistes affiliés revendiquent un militantisme dont le potentiel subversif s’exprime par le biais d’une esthétique plus que par un discours explicite. La Figuration narrative contemporaine du Nouveau réalisme et du pop art s’oppose à ces mouvements malgré une formulation plastique et des sources d’inspiration très proches. Le pop art américain est jugé trop hégémonique et pas assez engagé.

François Fontaine quitte Paris en 2003 pour le Val de Loire. A Suèvres, il s’attelle à la restauration d’un ancien moulin à eau. Ses œuvres les plus récentes sont présentées lors d’expositions à Paris et à Blois.

Fresque en mosaïque de François Fontaine 
17 rue du Renard - Paris 4



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.