3/ Le Puits des « Saints Forts »
Une niche discrète abrite l’ouverture d’un puits, lieu le plus ancien de la cathédrale. La base carrée typiquement gallo-romaine du Puits des Saints-Forts, autrefois « Lieux forts », suggère qu’il a probablement été creusé dans l'enceinte de l'oppidum carnute d'Autricum. Profond d'environ 33,5 mètres, il est alimenté par la nappe phréatique qui circule sous la cathédrale et atteint les courants affluents de l'Eure. Jusqu’en 1020, le puits se trouve à l’extérieur de l’église avant d’être absorbé par l’édifice en expansion. Des vertus miraculeuses sont prêtées à ses eaux car dans ce puits auraient été jetés les corps des premiers martyrs chrétiens persécutés par les Romains. En 2012, lors de la restauration, des spéléologues sont intervenus sur le puits sans y trouver aucune trace de restes humains.
Au Moyen-Âge, le puits et la crypte où se trouve la statue de la Vierge devant enfanter, désignée aujourd’hui sous l’appellation de caveau de Saint-Lubin, vestiges de la cathédrale carolingienne du IXème siècle, attirent les pèlerins. Ces superstitions païennes chagrinent les rigoureux chanoines chartrains qui au milieu du XVIIème siècle, comblent le puits et dissimulent son emplacement. Au début du XXème siècle, l’historien local René Merlet retrouve sa trace et entreprend de le faire dégager en 1900-1901. Il cherche à attirer l’attention sur sa découverte en remettant au goût du jour la légende du lieu de culte celtique. Les fidèles financent la niche qui date de 1903.
4/ Les vitraux remarquables du XIIème siècle
Les vitaux de la cathédrale de Chartres représentent 2600m2 de surface vitrée répartis sur 172 baies. Réalisés en quinze ans, ils composent le plus bel ensemble datant des XIIème et XIIIème siècles. Cinq mille personnages peuplent ces créations de verre. Encrassés, abîmés par les phénomènes météorologiques, la pollution, ils ont nécessité dix ans de restauration au tournant des années 2000. Les quatre verrières du milieu du XIIème siècle, vitraux de l’ancienne cathédrale romane, ont traversé l’incendie de 1194 sans être endommagés. La baie la plus remarquable, Notre Dame de la Belle Verrière, représente une Vierge à l’enfant. La teinte particulière, typique de l’époque romane, le bleu de Chartres, se retrouve également sur les trois verrières occidentales dont L’arbre de Jessé. Pour obtenir ce bleu, les artisans-verriers utilise du verre sodique auquel ils incorporent du cobalt provenant de Russie, une matière première luxueuse, ainsi qu’un opacifiant l'antimoine, du cuivre et du fer. Au XIIIème siècle, la composition du verre change du fait de l’utilisation d’un fondant potassique. Le bleu du vitrail gothique obtenu avec de la manganèse moins onéreuse apparaît plus sombre. Contrairement à la plupart des anciens vitraux détruits lors des bombardements des deux conflits mondiaux, le très rare ensemble de la cathédrale de Chartres est préservé grâce au dépôt préventif des précieuses baies.
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