A l’Institut du Monde Arabe, l’exposition « Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida », célèbre le parcours foisonnant de femmes iconiques. Chanteuses, danseuses, actrices, productrices de cinéma, elles ont formé l’avant-garde d’une révolution culturelle majeure entre les années 1920 et les années 1970, au Maghreb et au Moyen-Orient. Leurs vies dédiées aux arts et aux engagements ont fait d’elles de véritables légendes. Dès les débuts de la décolonisation et des luttes d’indépendance, elles ont assumé un rôle central dans l’expression d’une identité renaissante par le biais d’un renouveau artistique. Féministes émancipées, elles ont embrassé les enjeux politiques et sociétaux de leur temps. Ces divas, reconnues dans leur pays d’origine, mais également bien au-delà, ont suscité un véritable engouement populaire comme en témoignent leurs carrières exceptionnelles. De nos jours, leur héritage perdure, vibrant à travers les artistes contemporains qu’elles inspirent.
Aujourd’hui, les artistes contemporains puisent leur inspiration dans l’héritage de ses divas. A travers le regard d’une nouvelle génération, ces femmes s’inscrivent profondément dans la contemporanéité, symboles intemporels. Ces créateurs réinventent le patrimoine musical et iconographique par le biais d’installations vidéo, holographiques, films, photomontages. Tout un patrimoine revit par cette forme de réappropriation célébrative.
Youssef Nabil et son court métrage « I saved My Belly Dancer » (2015) s’inquiète de la disparition de la danse du ventre. Le photographe Nabil Boutros et ses photomontages « Futur antérieur » (2017) détourne des extraits de films égyptiens des années 1960. Shirin Neshat et son film « Looking for Oulm Khaltoum » (2017), développe une réflexion sur les femmes artistes. Lamia Zadié présente une installation « Ô nuit, Ô mes yeux » extrait du roman graphique datant de 2015, retrace la vie des divas Oum Kalthoum et Asmahan dont elle relie les carrières aux évolutions politiques et sociétales.
Dans l’installation de Shirin Abu Shakra, Salma diva oubliée se remémore sa gloire passée au son de la chanson d’amour « Sulayma ». Le duo libanais Randa Mirza, photographe et vidéaste, et Waël Kodeih musicien et compositeur, imaginent une une installation sous forme d’holographique dans laquelle dansent les grandes Tahiyya Carioca et Samia Gamal, sur une musique électronique entraînante, questionnant ainsi l’hyper-sexualisation du corps des femmes.
Divas d’Oum Kalthoum à DalidaJusqu’au 26 septembre 2021
Institut du Monde Arabe
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