Cinéma VOD : Wonder Woman, de Patty Jenkins - Disponible sur Netflix

 

Sur l’île mythologique de Themyscira, isolée de la civilisation humaine par un puissant sortilège, vivent les Amazones, guerrières invulnérables, dernier rempart contre les méfaits d’Arès, dieu de la Guerre. Fille de la reine Hippolyte, nièce de la redoutable Antiope, la princesse Diana s’entraîne depuis sa tendre enfance pour devenir une digne représentante de son peuple. Un jour, Steve Trevor, espion américain poursuivi par un destroyer allemand, échoue sur l’île. Diana découvre alors le monde des hommes et le terrible conflit qui l’agite. La Première Guerre Mondiale. Les Amazones y voient le retour d’Arès dont le sinistre projet serait de détruire l’humanité. Diana décide de suivre Steve sur le front européen afin de combattre aux côtés des Alliés. Elle se donne pour mission de mettre fin à la guerre. Pour cela, elle doit découvrir sous quelle apparence se dissimule le dieu belliqueux responsable de cet embrasement de violence. Elle soupçonne rapidement un général prussien, Ludendorff qui avec l’aide d’une scientifique fanatisée, le Dr Maru, prépare, en grand secret, une arme chimique de destruction massive. 






Ce premier film dédié à Wonder Woman, personnage issu du DC Extended Universe, se révèle un divertissement spectaculaire plutôt réussi. La formule rodée du film de super-héros bodybuildés est revue et corrigé sur le mode Amazones au look heroic fantasy, directement hérité du comics original. En 1941, William Moulton Marston (1893-1947), créé Wonder Woman, ambassadrice positive de la féminité, « alternative à toute la violence masculine ». L’héroïne sera incarnée dans les années 1970 par Lynda Carter dans la série à succès qui a marqué les esprits. Afin de prendre la relève, les studios ont font appel à Zack Znyder, Allan Heunberg et Jason Fuchs pour écrire le scénario, confié à la réalisatrice notamment de « Monster », Patty Jenkins. Le long-métrage embrasse les codes du genre et assume dans tout son éclat le statut de superproduction hollywoodienne. « Wonder Woman » vient relancer le match Warner / DC versus Disney / Marvel.

Film rythmé, scènes de combat efficaces, voire prenantes, montées d’adrénaline, seul l’affrontement final déçoit. Moins réussi esthétiquement, les effets numériques inégaux, il ne convainc pas tout à fait. La narration classique empreinte de lyrisme, se penche sur les origines de la super-héroïne. La dramaturgie se recentre sur la construction du personnage de Wonder Woman, incarnée par Gal Gadot, impeccable dans le rôle. Diana, héroïne décidée au cœur pur, intransigeante, code d’honneur chevillé au corps, se trouve confrontée à la révélation de sa destinée. Afin de sauver le monde, elle doit appréhender la nécessité d'une émancipation, et vaincre ses propres faiblesses. Le modèle de princesse guerrière se développe avec pour le spectateur une petite pensée émue à l’intention de Xéna.



Le récit joue avec les stéréotypes. L’équilibre des rapports dans la romance entre Diana et Steve - Chris Pine, sosie du Ken de Barbie - mise sur une inversion des rôles assez savoureuse. La dynamique féministe en sous-texte prend parfois des airs d’argument marketing un peu trop bien rôdé. Le propos ne fait pas toujours dans la finesse. Le comique de situation - Diana confrontée aux codes de la société anglaise du début du XXème siècle, au machisme généralisé - tourne vite à la redite. 

Alternative aux univers hyper virils des franchises des super-héros, « Wonder Woman », bien qu’un peu lisse, nous livre quelques beaux moments de bravoure et se savoure sans arrière-pensées. 

Wonder Woman, de Patty Jenkins
Avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright, Danny Huston, David Thewlis, Elena Anaya
Sortie le 7 juin 2017
Disponible sur Netflix



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.