Paris : Louve Capitoline du square Paul Painlevé, symbole du jumelage exclusif entre Paris et Rome - Vème


La Louve Capitoline du square Paul Painlevé, entre la Sorbonne et le Musée de Cluny, est une réplique en bronze offerte en signe d’amitié par la Ville de Rome à la Ville de Paris en 1962. Dans le cadre du jumelage exclusif entre la Ville Lumière et la Ville Eternelle, jumelage scellé par une devise « Seule Paris est digne de Rome, seule Rome est digne de Paris » le 30 janvier 1956, ce cadeau prend une dimension hautement symbolique. A noter, le Land berlinois est jumelé à la région Paris Ile de France depuis 1987, et non Berlin et Paris. La reproduction en bronze de la Louve Capitoline, symbole de la ville de Rome, est lié au mythe fondateur de Remus et Romulus dont vous retrouverez les grandes lignes contées en fin d’article. La statue originale, conservée au musée du Capitole, il Museo Capitolini, a essaimé un certain nombre de petites sœurs à travers le monde. 




La Louve Capitoline parisienne possède un statut un peu particulier car elle incarne les liens fraternels entretenus par Paris et Rome. Le jumelage des deux capitales a largement favorisé les échanges culturels. A la suite de cet accord cordial, de nombreuses manifestations conjointes, concerts, festivals, expositions ont vu le jour. A Rome des privilèges sont accordés aux Parisiens, à Paris aux Romains. L’un des avantages méconnus s’avère des plus intéressants pour les touristes en visite. L’entrée des musées de la ville de Rome est gratuite pour tous les Parisiens, munis d’une carte d’identité justifiant de leur domiciliation. Vous trouverez une liste complète en fin d’article. 

En retour, les collections des musées de la ville de Paris étant accessibles gratuitement, les Romains sont exemptés de frais d’entrée pour les expositions temporaires ainsi que pour les Catacombes et la Crypte archéologique de l’île de la Cité, les deux seuls musées de la ville payants. Le pacte amical facilite également les échanges entre écoles, lycées, universités. Le développement des relations économiques, la création de liens privilégiées dans les domaines de la recherche scientifique, la collaboration sur le plan environnemental participent du succès de ce jumelage.







Du XIIème au XIIIème siècle, La Louve Capitoline serait une pièce ornementale d’une fontaine du palais du Latran. En 1471, le pape Sixte IV (1414-1484) offre la statue à la ville de Rome. Dans un premier temps, elle est placée dans l’église Saint-Théodore-au-Palatin. A partir de 1537, Michel-Ange est chargé de transforme la place du Capitole. Il créée trois palais, le palais des Conservateurs, le palais Neuf et le palais sénatorial, et intègre à l’architecture la statue équestre de Marc Aurèle provenant du palais du Latran. Vers 1544, la Louve rejoint cette place revisitée pour orner la façade du palais des Conservateurs achevé en 1558 par l’architecte Giacomo della Porta. A cette époque, les personnages représentants les jumeaux attribués au peintre et sculpteur florentin Antonio Pollaiuolo (1432 - 1498) sont ajoutés, louve médiévale et bambins renaissance. La statue est transférée dans une pièce dédiée vers 1876 au palais des Conservateurs devenu depuis Musée du Capitole.

Louve Capitoline 
Square Paul Painlevé - Paris 5

Sites référents


Liste des musées accessibles gratuitement à Rome pour les Parisiens munis d’une pièce d’identité  

Museo Capitolini
Museo della republica romana e della memoria garibaldina
Centrale Montemartini
Mercati di Traiano et Museo dei Fori Imperiali
Museo dell’Ara Pacis
Museo di Scultura Antica Giovanni Barracco
Museo della Civiltà Romana 
Museo delle Mura
Villa di Massenzio
Museo di Roma
Museo Napoleonico
Casa Museo Alberto Moravia
Galleria d’Arte Moderna
MACRO
Museo Carlo Bilotti
Museo Pietro Canonica
Museo di Rome in Trastevere
Musei di Villa Torlonia
Museo Civico di Zoologia
Le Planétarium ne pratique pas habituellement la gratuité pour les Parisiens


Mythe de la fondation de Rome par Remus et Romulus 

Fils du dieu Mars et de la vestale Rhéa Silvia, les jumeaux Remus et Romulus sont les petits-fils de Numitor, roi de la légendaire ville latine d'Albe-la-Longue, fondée par Ascagne, fils d'Énée. Numitor a été renversé par son frère Amulius qui s’est emparé du trône. Craignant les revendications de ses petits-neveux, héritiers légitimes de la couronne, Amulius condamne moralement Rhéa Silvia la rupture de ses vœux de chasteté. Pour apaiser Vesta, déesse du foyer, il exige que les nouveau-nés soient jetés dans le Tibre. Le sort des jumeaux émeut les serviteurs chargés d’exécuter l’ordre terrible. Ils sont placés dans un panier qui les préserve de la noyade. Le panier échoue sur la rive au pied du Mont Palatin.

Remus et Romulus sont découverts par une louve sous un figuier sauvage, Figus Ruminalis, à l’entrée de la grotte du Lupercal. L’animal les adopte, les nourrit en les allaitant et les protège. Le berger Faustulus, gardien des troupeaux d'Amulius, les recueille et les élève. Acca Larentia, ou Laurentia, son épouse, devient leur nourrice. Il est parfois mentionné qu’elle s’adonnait à la prostitution et avait reçu le surnom de Lupa, la louve. Le couple reçoit l’aide matérielle de Numitor. Adultes, Remus et Romulus fondent une cité à l’endroit où ils ont été trouvés par la louve. Mais à l’occasion d’un conflit d’ego fratricide au sujet du futur nom de la cité, Romulus tue Remus. Puis baptise la ville, Rome.
 


Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.