« Au beau cygne », enseigne en céramique Belle Epoque marque le souvenir d’un commerce disparu à l’angle des rues Saint-Denis et du Cygne. Auberge, restaurant, boutique ? Les archives n’en gardent pas de traces, les précisions manquent. Apposée sur la façade d’un immeuble du XVIIIème siècle, l’enseigne est datée approximativement de la fin du XIXème siècle. Cadre ouvragé dentelle de bois, elle représente une scène bucolique peinte sur des carreaux de faïence. Parmi les joncs et les iris d’eau, un cygne nage sur un lac azur. Deux frises florales aux couleurs éclatantes, d’inspiration Art Nouveau, entourent le tableau. L’enseigne est soutenue par des consoles en fer forgé, représentant des silhouettes de personnages mythologiques, une sirène et un triton. Malgré une inscription à l’inventaire des Monuments historiques par arrêté du 23 mai 1984, la vétusté de cette curiosité très parisienne est flagrante. Peu à peu les carreaux de faïence se descellent. Bois, céramique, ferronnerie, l’enseigne se compose de matériaux sensibles aux altérations. Les outrages du temps menacent cet élément pittoresque de disparition. Placée sur une propriété privée, son entretien est à charge d’une copropriété visiblement peu concernée par les dégradations. La restauration semble urgente pour sauvegarder le cygne ou tout du moins un dépôt, nécessaire pour sa conservation.
Initiative personnelle plus étonnante, en 1779, l’éditeur de « L’Almanach de Paris », ancêtre des pages jaunes, cherche à améliorer la précision des renseignements fournis. Marin Kreenfelt de Storcks, également chargé d’affaires pour l’Electeur de Cologne, envoie des émissaires faire du porte à porte auprès des propriétaires suspicieux pour vaincre les réticences et faire apposer des numéros sur les maisons. Il est discrètement soutenu dans cette entreprise par le lieutenant de police général, Jean-Charles-Pierre Lenoir. Ce précurseur de la police moderne y voit un moyen efficace de contrôler les populations, déterminer les identités et surveiller les déplacements dans la capitale.
Les édiles de la Révolution instituent par décret du 23 novembre /1er décembre 1790 « le numérotage révolutionnaire ou sectionnaire ». Il s’agit pour l’administration fiscale de recenser les citoyens soumis à l’impôt. L’orientation étant le cadet de leur souci, les incohérences sont nombreuses. Notre numérotation actuelle, établie par décret du 4 février 1805, date donc de l’Empire.
Enseigne Au Beau CygneAngle de la rue du Cygne et de la rue Saint-Denis - Paris 1
Bibliographie
Le guide du promeneur 1er arrondissement - Philippe Godoÿ - Parigramme
Curiosités de Paris - Dominique Lesbros - Parigramme
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