Ailleurs : Le Gardien du Seuil, une oeuvre de Paul Flickinger - Metz

« Le Gardien du Seuil », sculpture monumentale signée Paul Flickinger, monte la garde dans le square du Général Giraud à Metz. Don de l’artiste au gouverneur militaire de la ville, le Général de Corps d’Armée Christian Bailly, l’oeuvre symbolique rend hommage aux valeurs militaires. Elle a été inaugurée le 20 juin 2017 dans le cadre des célébrations commémoratives du centenaire de la Première Guerre Mondiale. Lors des 33èmes Journées Européennes du Patrimoine, en 2016, une quarantaine d’oeuvre de Paul Flickinger ont été exposées dans les salons et les jardins du Palais du Gouverneur.  A la suite de cet événement le plasticien a offert l’une de ses sculptures monumentales en signe de reconnaissance. Un geste généreux inscrit dans une plus vaste collaboration auprès des Armées Zone Nord-Est.










Depuis 2015, Paul Flickinger s’est engagé dans un partenariat artistique inédit afin de faire vivre le lien entre les armées et la société civile. Par cette démarche, il souhaite ainsi participer au rayonnement les valeurs militaires et diffuser « l’esprit de défense ». Il a notamment travaillé aux côtés du Ministère des Armées dans le cadre du cycle mémoriel de la Première Guerre Mondiale. Son oeuvre « Gagner la paix, d’hier à aujourd’hui » a été réalisée pour le centenaire de la bataille de Verdun. Une série de huit timbres, « Mémoire de Héros », a été créée à cette occasion. Le tableau sur altuglas, intitulé « Il n’y a pas de soldat fort sans famille heureuse » imaginé en 2018, illustre le plan famille de la Ministre des Armées (MINARM). Un double a été remis en main propre à Florence Parly lors des vœux de l’Association du Souvenir Français en janvier 2020. Du fait notamment de son histoire personnel, Paul Flickinger est particulièrement sensible aux opérations de solidarité menées au sein de l’appareil militaire au profit des orphelins, des blessés des armées et de leurs familles. Il s’investit beaucoup dans l’Association pour le Développement des oeuvres d’entraide dans l’armée (ADO). 

Plasticien originaire de Colmar, Paul Flickinger, né en 1941, perd très tôt son père, militaire. A l’âge de seize ans, il est initié à l’art de la lithographie par Arthur Boxler, peintre et graveur de renom. Au cours des années 1960, le jeune artiste explore le fantastique réaliste, des scènes oniriques, fruit de l’imaginaire mais retranscrites avec un souci majeur de réalisme. S’il demeure attaché à une forme de figuration rapidement il s’émancipe des conventions. Au début des années 1970, il devient directeur artistique du Républicain Lorrain à Metz., En 1974, il fonde avec douze peintres et sculpteurs en 1974 le groupe Art Recherche qui remporte un certain succès à travers des expositions collectives et solos jusqu’en 1984, date à laquelle la scission est définitive. Au cours des années 1980, Paul Flickinger expose à un niveau national puis international. Il reçoit des prix, médaille d’argent du Salon des Artistes français à Paris, médaille d’argent au Bilan de l’Art Contemporain au Québec. Au cours de la décennie suivante, il collabore avec Pierre Cardin. En 2010, alors que Paul Flickinger est fait membre d’honneur de l’Académie des Arts de Russie, ses œuvres entrent dans les collections du Musée d’art contemporain de Moscou. 






Peinture, sculpture, mais également mobilier, accessoires, cet artiste à l’éclectisme énergique laisse apparaître certaine influence dans son vocabulaire plastique, le surréalisme de Picasso et Max Ernst, l’art brut de Gaston Chaissac, de Jean Dubuffet. Sa vision esthétique plurielle explore inlassablement des thématiques récurrentes telles que la mémoire, la place des individus dans la société, la transmission, la religion, l’environnement. 

Paul Flickinger a développé un attrait particulier pour la figure féminine conquérante ou maternelle. Sa sensibilité interroge le devenir de l’être humain dans une démarche à l'expressivité formelle marquée. La récurrence des motifs issus du roman de Cervantès, Don Quichotte, traduit un goût pour l’idéalisme utopique de cet anti-héros magnifique. Ces œuvres peintes, complexes, sombres, assument pleinement leur nature foisonnante. Par le biais de la sculpture, Paul Flickinger s’intéresse aux techniques de l’art brut, de l’arte povera. Il croiser les savoir-faire et ose les associations audacieuses. La récupération l’inspire. Il recycle les matériaux, détourne des éléments pour leur potentiel poétique. Flacons de parfum, plaques de couverture de toits, vêtements de ses petits-enfants, bois flotté ou pierres ramassés lors de promenades sont autant matière à repenser que supports d’expression. 

Le Gardien du Seuil - Paul Flickinger 
Square du Général Giraud - Metz



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.