Quatrième volet d’exploration des collections de l’institution parisienne, « Des mondes construits. Un choix de sculptures du Centre Pompidou » présente sur tout un étage de l’antenne messine une cinquantaine d’œuvres majeures. Constantin Brancusi, Alberto Giacometti, Carl Andre, Gerhard Richter, Rachel Whiteread, Monika Sosnowska, ou encore Bruce Nauman, Alexander Calder et Joseph Beuys incarnent à travers leurs créations la rupture moderne avec la tradition académique d’une pratique plastique qui s’inscrit désormais dans la voie de l’abstraction. La radicalité de la démarche s'inscrit entre déconstruction et restructuration formelle. La sculpture moderne propose une approche sensible du monde, dégagée des traditions plastiques académiques, acquérant ainsi une dimension universelle. Déployée en quatorze sections au fil desquelles l’ordonnancement thématique souligne une démarche pédagogique, « Des mondes construits. Un choix de sculptures du Centre Pompidou » questionne la façon dont les artistes modernes ont redéfini le rapport au geste, au matériau, à l’espace. Remisant les pratiques de la statuaire classique, ils sondent le principe de socle, de volume, d’immobilité. L’exposition rend compte de la diversité des réponses formelles qu’ils apportent, ensemble de processus distincts propres à chacun, aux mouvements auxquels ils appartiennent.
L’exposition qui se tient au Centre Pompidou Metz ouvre sur une installation de Falke Pisano, "petite histoire de la sculpture moderne", réalisée à l’invitation de l’établissement culturel. La scénographie de l’évènement se détache de la chronologie pour aborder la sculpture via les grandes questions que soulève la redéfinition de la pratique. L’événement interroge la nature même de la sculpture qui au cours du XXème et jusqu’à nos jours se rapproche des installations, des performances, du design, de l’architecture. La transversalité de la scénographie permet de souligner points communs et divisions au sien des avant-gardes, les filiations artistiques, les dissonances.
La juxtaposition des oeuvres tend à rendre compte des expérimentations menées par les sculpteurs. Leur recherche expérimentale dépasse alors le concept d’objet solide, immobile et aborde les formes géométriques plutôt qu’une représentation organique de l’être humain. Les artistes abandonnent le concept de figure matérielle pleine, en volume, figée. Ils embrassent des variations inédites lesquelles rapprochent la sculpture d’autres formes d’expression plastique. Fonctionnelle dans le prolongement du design, graphique à l’instar du dessin, construite dans la lignée de l’architecture ou encore mobile, modulable et dynamique comme la performance.
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