La famille Bergeret, lignée de financiers, s’installe à L’Isle-Adam à la fin du XVIIème siècle. Pierre Jacques Onézyme Bergeret de Grandcourt (1715-1785) et son fils Pierre Jacques (1742-1807), chacun à leur tour porteur de la charge de Receveur des finances de Montauban, collectionneurs d’art et mécènes, ont poursuivi ensemble une mission de bienfaiteurs de la ville. Proches de Jean Honoré Fragonard (1732-1806) qu’ils hébergent auprès d’eux durant dix ans, ils organisent un voyage d’un an en Italie, de 1773 à 1774, aux sources de l’art classique. Le peintre les suit dans leur périple mais à leur retour les mécènes exigent de l’artiste plus d’œuvres qu’il n’était convenu. Fâcherie, procès, possible réconciliation non avérée.
Pierre Jacques Bergeret, le fils, fait l’acquisition en 1778 du domaine de Chateaupré auprès de son cousin Aexandre Pierre Nicolas de Cassant. Il envisage un fastueux programme d’aménagement du parc selon le goût de son temps, un jardin à l’anglaise ponctué de fabriques d’agrément. Les constructions reflètent les fantasmes d’exotisme, les désirs d’évasion, de voyages. Les reliefs naturels et la présence de l’eau sur le domaine de Cassan facilite le projet mais l’ambitieux propriétaire envisage des captages supplémentaires afin que les buttes répondent à des étangs ponctués d’îles. Il planifie la construction de neuf fabriques, de belvédères sur le coteau ainsi qu’un pavillon d’habitation.
Seul élément encore sur pied de cet ensemble d’envergure, le Pavillon Chinois, construit durant la période située entre 1781 et 1785, fait partie des fabriques de l’étang inférieur. L’intimité de la famille Bergeret avec le peintre Fragonard a contribué à la légende selon laquelle le peintre serait le concepteur du Pavillon Chinois. Cette version est remise en question par la découverte récente d’une quarantaine de planches signées Pierre Jacques Bergeret concernant l’aménagement du parc. Le propriétaire qui possédait de solides notions d’architecture a notamment participé aux préparatifs du chantier et à la surveillance des travaux. Pas identifié, le créateur du pavillon demeure néanmoins inconnu.
En 1789, la Révolution éclate et met un terme au projet de parc aménagé qui demeure inabouti. Pierre Jacques Bergeret arrêté au cours de la Terreur, survit. Afin de dégager rapidement des liquidités, il vend de nombreux biens dans la précipitation parmi lesquels le domaine de Cassan. De ce dernier subsiste alors un bois entourant un château qui sera reconstruit à plusieurs reprises au fil des ans avant de disparaître. Les derniers vestiges du château de Cassan sont rasés en 1908. Au XIXème siècle, un plombier enrichi, l’un des principaux entrepreneurs à installer le gaz d’éclairage à Paris, fait construire en 1867 à proximité des ruines un deuxième édifice, le château Bonnin. Au début du XXème siècle, cette bâtisse est remplacée par le château dit Béjot, édifié dans le style Trianon. Fortement endommagé par les bombardements alliés en 1944, il est démoli en 1960.
A la suite de nombreux actes de vandalisme, l’accès à la plateforme du pavillon est restreint au début des années 2000. En 2008, une seconde restauration est menée sous la direction de Pierre André Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques. Le Pavillon Chinois est à nouveau inauguré le 13 septembre 2009 par Axel Poniatowski, député maire de L’Isle-Adam. Propriété de la ville, des visites guidées sont organisées par l’Office de tourisme de de L’Isle-Adam.
Pavillon Chinois
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