Au cours de la période révolutionnaire, entre 1790 et 1815, la transition rapide entre l’ancien monde et la modernité à venir du XIXème siècle se traduit par de profonds bouleversements sociétaux et politiques. Cette période de grandes mutations mais également d’instabilité et de violence s’affirme comme le terreau d’un souffle artistique novateur, d’une sensibilité renouvelée. L’exposition Génération en révolution, dessins français du musée Fabre au musée Cognacq-Jay donne à penser cette époque aussi riche que mouvementée à travers le regard des grands maîtres et une sélection de 80 dessins issus des collections du musée Fabre de Montpellier dont certains inédits, et d’autres acquis de fraîche date. Réflexion autour de la production artistique entre 1790 et 1815, le parcours interroge les choix et les itinéraires d’une génération d’artistes qui a atteint sa pleine maturité au cours de la période révolutionnaire.
Avec la chute de la monarchie et l’avènement d’un nouvel ordre, les transformations sociales radicales ouvrent la porte à de nouvelles formes d’expression artistiques. Les bouleversements sociétaux se traduisent plastiquement à la fois dans le style et les sujets traités. Emportés par le flux de cette accélération historique, les artistes, nombreux sont alors élèves de David, voient leur vie quotidienne et leur processus créatif bouleversés. De fait, toute une génération est contrainte de prendre position tant sur le plan personnel et que sur le plan artistique.
Qu’ils adhèrent ou non à l’idéal révolutionnaire, qu’ils aient suivi le mouvement ou qu’ils s’en soient détachés parfois jusqu’à l’exil, peintres et sculpteurs orientent leur production artistique vers des voies en phase avec leur temps et trouvent des débouchés alternatifs. L’apparition de nouveaux commanditaires ou acheteurs leur permet plus d’audaces. L’expérimentation les conduit à repenser la forme, le style mais aussi les sujets traités.
Ebauches, croquis, le dessin, prélude aux œuvres de plus grande envergure, entretient un rapport intime à la création. Il illustre avec force les expérimentations, les audaces nouvelles qui marqueront les futures peintures, les sculptures à venir. L’exposition rassemble autour de ce thème les plus grands noms de cette époque charnière François-Xavier Fabre (1766-1837), Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823), Jacques-Louis David (1748-1825), Anne-Louis Girodet de Roucy-Trioson (1767-1824), Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), Jean-Baptiste Regnault (1754-1829), François Gérard (1770-1837).
Entre 1770 et 1815, les choix esthétiques, les ressorts créateurs évoluent à la mesure des évènements de l’Histoire. La montée d’un idéal patriotique et républicain, l’exaltation héroïque de la vertu, donnent naissance à une veine néoclassique, où le nu incarne un absolu esthétique et moral et les sujets puisés dans l'histoire antique s'orientent vers les allégories. En parallèle, les scènes de la vie intime, le quotidien deviennent des thématiques majeures incarnant les variations de la sensibilité. Le goût des artistes pour les voyages, les paysages, la nature préfigure le romantisme.
Afin de mieux décrypter ces bouleversements esthétiques, la visite se prolonge en suivant un parcours thématique au sein des collections permanentes du musée Cognac-Jay. Les œuvres signalées par un panneau vert illustrent le propos de l’exposition et la genèse des grandes tendances esthétiques du XIXème siècle.
Génération en révolution, dessins français du musée Fabre, 1770-1815
Jusqu'au 14 juillet 2019
Programmation événementielle
- Performance - Les Soirées Dessinées en résidence
- Conférence - Par le Groupement d'Intérêt Scientifique sur les Sociabilités
- Concert lyrique - Autour de la Révolution française
- Théâtre - Manon Roland, les confessions d'une femme de la Révolution
Ateliers, animations et visites-conférences : consultez l'agenda des activités pour découvrir toute la programmation pédagogique et culturelle autour de l'exposition ou cliquez ici pour télécharger le programme sur le site du musée
Musée Cognacq-Jay
8 rue Elzévir - Paris 3
Tél : 01 40 27 07 21
Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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