Lundi Librairie : Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains - Anne Boquel et Etienne Kern



Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains - Anne Boquel et Etienne Kern : "Les fautes des autres, c’est toujours réjouissant" disait André Gide. Plongée malicieuse dans l’histoire de la langue et de la littérature, Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains se déploie en un florilège réjouissant qui désacralise les maîtres du verbe, humanisant les plus érudits, les plus doctes de nos littérateurs. A travers ce recueil amusant, Anne Boquel et Etienne Kern, professeurs de lettres, ont rassemblé les plus belles perles, petites étourderies et grosses bévues, de la fine fleur de nos écrivains. Dénichant les pépites inopinées, les bévues des plus belles plumes, ces archéologues de la langue ont fouillé le patrimoine. Voltaire, Chateaubriand, Balzac, Hugo, Stendhal, Zola, Rimbaud, Proust, Rimbaud, Proust, Gide, Claudel, Camus, Mauriac, Céline, leurs coquilles les plus cocasses sont compilées avec humour et bienveillance, l’occasion pour nous de réviser les règles de la langue et célébrer la liberté de l’écriture.

Dans Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains, le charme insolent des frondeurs grammaticaux se confronte aux pièges tortueux de l’orthographe, la grammaire, la conjugaison. Malmenée par les plus grandes plumes de la littérature française qui lui font les plus beaux enfants, la langue flamboie dans les barbarismes savoureux, les néologismes délicats, les incohérences jubilatoires. Se relire mais oser la faute !

Accents, accords, exceptions, répétition, Anne Boquel et Etienne Kern collectent avec la patience du chasseur de papillons les erreurs qui ont échappées aux relecteurs et qui bien que corrigées depuis ont fait les belles heures des premières éditions. Faire fi des règles et rire de la coquille, trouver du plaisir dans les facétieux effets de style, rassurer et déculpabiliser tous ceux à qui la langue donne bien des soucis. Les deux auteurs nous apprennent l’indulgence et l’amour des mots afin de redonner un caractère vivant et humain à la grande littérature.

Mon cher philosofe […], je m’imagine que le termomètre de votre apartement est comme le mien, tout près de l’eau bouillante.
Voltaire, Correspondance

Dans dix ans, j’aurai la plus belle clientelle de Paris.
Honoré de Balzac, Un début dans la vie

Un jeune montagnard, près d’une jeune fille,
Sur la même racine étaient assis tous deux.
Alphonse de Lamartine, Jocelyn

Eau, quand pleuveras-tu ?
Charles Baudelaire, Le Cygne

Une fois les poissons ramenés dans la barque, il s’en distraya.
Marguerite Duras, Les Petits chevaux de Tarquinia

Jusqu’à ce qu’il s’en aille en cendre et se dissoude.

 Quelle joie de voir une pervenche poindant sous la neige !
Honoré de Balzac, L’Interdiction

Le père Goriot regarda tristement son ouvrage d’un air triste...
Honoré de Balzac, Le Père Goriot

C’est ce que je demande, s’écria-t-elle, en se levant debout.
Stendhal, Le Rouge et le Noir

- Il est onze heures, répéta le personnage muet...
Honoré de Balzac, La Bourse

[Il] l’atteignit si furieusement de son poignard qu’il le manqua.
Honoré de Balzac, La Femme de trente ans

De nouveau, elle leva un bras qui ne semblait pas faire partie de son corps : un reptile hésitant dont la main eût été la tête.
François Mauriac, Les Anges noirs

- Ah ! dit Don Manoël en portugais.
Alexandre Dumas, Le Collier de la Reine

Ma pauvre muse, hélas ! qu’as-tu donc ce matin ? Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes, Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint La folie et l’horreur, froides et taciturnes. Charles Baudelaire, La Muse malade

Les plus jolies fautes de français de nos grands écrivains - Anne Boquel et Etienne Kern - Editions Payot 



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.