Le jardin Serge Gainsbourg, inauguré le 8 juillet 2010 porte des Lilas, interpelle par sa situation singulière en surplomb du boulevard périphérique. Symbole de reconquête d'un territoire hybride laissé à l'abandon, une zone écartelée entre banlieue et Paris devenue un lien dans la ligne droite du projet Grand Paris, le nouveau quartier à cheval entre les Lilas et le XIXème arrondissement est aujourd'hui des plus plaisants. En 2005, afin de réduire le bruit et la pollution, améliorer le cadre de vie des riverains, la Ville de Paris fait recouvrir la zone par quatre dalles de béton suspendues au dessus du périphérique. Trois espaces publics sont créés sur ce vaste terre-plein. Au Sud, l'esplanade surélevée accueille les chapiteaux des cirques itinérants. Dans son prolongement, une aire de dépose des bus s'abrite sous un grand auvent blanc. Au nord le jardin Serge Gainsbourg, hommage à l'auteur du Poinçonneur des Lilas, disparu en 1991, déploie son doux vallonnement sur 1,4 hectares. Pour cet environnement particulier, les paysagistes ont pris le parti d'une palette botanique sauvage dans l'esprit d'une lande d'Ile de France, avec des végétaux endémiques de la région. Géré de façon écologique, le jardin s'est vu attribuer le label national Ecojardin.
Camoufler les dalles, le béton et faire oublier le périphérique, la création d'un espace vert à partir d'un environnement totalement artificiel s'annonçait un défi remarquable. Les paysagistes de l'agence Territoires et les architectes de l'agence Gelin et Lafon ont relevé le challenge imaginant un paysage vallonné autour d'une grande pelouse et d'un bassin central.
Ponctués de nombreuses aires de jeux, les différents modules qui composent le parc sont reliés par un chemin de promenade, fil conducteur propice à la flânerie qui serpente le long des massifs de végétation arbustive lauriers palme, lilas, troènes, jeunes Cotinus arbres à perruques. A l'extrémité nord, un Belvédère domine le ruban gris du périphérique ouvrant une vue spectaculaire sur la Plaine Saint Denis.
Ponctués de nombreuses aires de jeux, les différents modules qui composent le parc sont reliés par un chemin de promenade, fil conducteur propice à la flânerie qui serpente le long des massifs de végétation arbustive lauriers palme, lilas, troènes, jeunes Cotinus arbres à perruques. A l'extrémité nord, un Belvédère domine le ruban gris du périphérique ouvrant une vue spectaculaire sur la Plaine Saint Denis.
Réalisés à partir d'un béton caillouteux dont l'aspect d'éponge durcie rappelle une roche poreuse, les faux rochers affleurant rappellent ceux de la forêt de Fontainebleau. En fil rouge, les paysagistes ont imaginé d'appliquer feuilles et tiges de plantes aquatiques sur le béton afin de donner un aspect organique au revêtement. Sur le parvis, espace minéral non végétalisé, le dessin du chromosome chlorophyllien a été choisi comme clé de calepinage des pavés granitiques.
Le paysage urbain réinventé du jardin Serge Gainsbourg coïncide avec la nature artificielle des sols. Dans ce milieu hostile, la flore se fait sauvage, sumacs, armoises, genêts, sureaux et nombreuses graminées. Géré par l'association Le lien des Lilas, "Le moissonneur des Lilas" un jardin partagé de 226m2 composé de neuf bacs de jardinage fait la joie des riverains qui y font pousser légumes et fleurs diverses.
L'ensemble du jardin a été pensé de manière écologique visant dans l'idée d'un développement durable. Une attention particulière a été portée sur l'optimisation des ressources en eau. Le dénivelé du site a été mis à profit afin de récolter le ruissellement pluvial qui s'écoule dans une citerne de 850m3 enterrée sous l'un des remblais. Grâce à cette installation, le parc subvient lui-même à son arrosage ainsi qu'à l'alimentation de la mare centrale pour une parfaite autonomie hydrique.
Jardin Serge Gainsbourg
Place du Maquis du Vercors - Paris 19
Métro Porte des Lilas lignes 3bis, 11
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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