Le passage des Panoramas, percé sur l’emplacement de l’hôtel de Montmorency-Luxembourg, est l’un des premiers passages construits à Paris avec le passage du Caire. Alors que les grands boulevards créés au XVIIème siècle sur le tracé de l’ancienne enceinte de Charles V ne sont qu’une allée plantée d’arbres, au cours du XVIIIème siècle, de nombreuses attractions et théâtres viennent animer un quartier dont le visage se modifie au gré de son succès. Sous la Restauration, Paris a conservé des caractéristiques médiévales. Les rues étroites, inégalement pavées, sans trottoirs, ni égouts sont peu propices à la promenade. Les piétons accueillent avec enthousiasme les premiers passages couverts, lieux de vie mondaine et de flânerie. De nos jours, ces mêmes passages retrouvent la faveur du public après une longue période de bouderie. Le passage des Panoramas connaît à nouveau une grande animation grâce notamment au dynamisme de ses restaurateurs.
Entre arcades et marchés couverts, ils s’inspirent à la fois des souks orientaux et des galeries de bois comme celles du Palais Royal qui dès 1786 donnent une bonne idée de ce que seront les futurs passages. Accumulation de marchandises, lumière zénithale, ces galeries commerçantes marquent une rupture urbanistique radicale introduisant un nouveau mode de consommation et de cheminement.
Très vite, les passages couverts entre boutiques, restaurants, commerces de bouche deviennent au cœur des salons qui s’y implantent, des rendez-vous littéraires et de débats. De nombreux cabinets de lectures y voient le jour. Fréquentés par la nouvelle bourgeoisie et les artistes, les grands boulevards et les passages couverts sont alors le symbole du dynamisme et de la modernité. Seul le percement les grandes artères tracées dès 1860 par les travaux du baron Haussmann marqueront le déclin relatif de ceux n’ayant pas développé d’animations de loisir.
Très vite, les passages couverts entre boutiques, restaurants, commerces de bouche deviennent au cœur des salons qui s’y implantent, des rendez-vous littéraires et de débats. De nombreux cabinets de lectures y voient le jour. Fréquentés par la nouvelle bourgeoisie et les artistes, les grands boulevards et les passages couverts sont alors le symbole du dynamisme et de la modernité. Seul le percement les grandes artères tracées dès 1860 par les travaux du baron Haussmann marqueront le déclin relatif de ceux n’ayant pas développé d’animations de loisir.
Achetée en 1798 par James William Thayer, un armateur américain, la parcelle sur laquelle se trouve l'entrée principale de l’hôtel particulier de Montmorency-Luxembourg se situe alors dans la petite rue Feydeau tandis que les jardins attenant s’étendent jusqu’au boulevard Montmartre. Thayer qui a l’esprit d’entreprenariat fait élever une première rotonde sur ces espaces verts. Elle abrite une toute nouvelle animation imaginée en 1787 par John Baker en Angleterre : un panorama, sorte d’ancêtre du cinématographe dont le succès londonien ne semble pas se démentir.
Robert Fulton introduit cette invention en France lorsqu’il obtient un brevet d’importation en 1799 et le revend rapidement à William Thayer. L’engouement considérable et immédiat pour cette animation pousse celui-ci à faire bâtir une seconde. En 1800, afin de mieux desservir les rotondes, la construction de ce qui s’appelle alors le passage des Deux Panoramas absorbe tout à fait les jardins. La porte monumentale de l’hôtel de Montmorency aujourd’hui disparue lui sert d’entrée.
Raccourci entre le Palais Royal et les grands boulevards, l'allée relie le boulevard Montmartre à la rue Saint-Marc. Son architecture modeste - toiture de bois percée de lucarnes - va évoluer rapidement afin de satisfaire boutiquiers et promeneurs. En 1807, le théâtre des Variétés construit sur la parcelle mitoyenne devient un nouveau pole d’attractivité. En 1817, le passage des Panoramas posant alors sa réputation de modernité est l’un des premiers lieux publics parisiens où est expérimenté l’éclairage au gaz inventé par Philippe Lebon en 1801.
De 1824 à 1830, la rue Vivienne est prolongée jusqu’au boulevard Montmartre ce qui modifie sensiblement les habitudes des Parisiens. Les panoramas ayant cessé de plaire, les rotondes sont démolies en 1831 mais le passage subsiste. L’architecte Jean-Louis Grisart est chargé de sa rénovation en 1834. Transformé, rafraîchi, il est aussi agrandi avec la création de ramifications, cinq nouvelles galeries : des Variétés, Saint-Marc, Feydeau, de la Bourse, Montmartre. Durant tout le XIXème siècle, le passage des Panoramas maintient une affluence qui ne décline qu’à partir du XXème. En 1929, la partie sud est démolie.
La vocation gourmande du passage des Panoramas se perpétue aujourd’hui avec de nombreux restaurants, traiteurs et épiceries fines. Au numéro 57, le célèbre chocolatier Marquis devenu L’Arbre à Cannelle attire l’attention par sa magnificence baroque. Ce salon de thé a conservé des éléments d’origine assez spectaculaires dont un plafond à caissons, les colonnes en bois de l’entrée et des miroirs. La boutique classée du graveur Henri Stern, installé en 1834, a été investie par un restaurant italien, le Caffé Stern, dont la décoration signée Starck ne manque pas de surprendre. A cela s’ajoutent artisans d’art et boutiques dédiés aux collectionneurs. Philatélistes, numismatique, amateurs de cartes postales et photographies anciennes trouveront leur bonheur ici. Autre curiosité, au numéro 18 de la galerie des Variétés se trouve l’entrée des artistes du théâtre éponyme.
Passage des Panoramas - Paris 2
Accès 10 rue Saint-Marc / 11 boulevard Montmartre / 158 rue Montmartre / 38 rue Vivienne
Métro Bonne Nouvelle lignes 8, 9 / Richelieu-Drouot lignes 8, 9 / Bourse ligne 2
Bibliographie :
Les Passages Couverts - Lemoine B - AAVP
Passages Couverts Parisiens - Jean-Claude Delorme et Anne-Marie Dubois - Parigramme
Paris et ses passages couverts - Editions du Patrimoine, Centre des Musées Nationaux - Collection Itinéraires
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