Mathieu déménageur le jour, pseudo-écrivain la nuit, rêve d’être publié. En vain. Le hasard va lui offrir sa chance grâce à la découverte fortuite du poignant journal intime d’un soldat ayant fait la guerre d’Algérie. L’auteur décédé sans héritiers, Mathieu s’empare du manuscrit et le recopie intégralement. Succès foudroyant pour ce premier roman qui le propulse au firmament des littérateurs. Commence alors une vie faite de luxe, de calme et de volupté, mais le destin, facétieux, va à nouveau frapper.
Si au début du film, durant le premier tiers, le plantage du décor, est un peu long et laborieux, la machine à broyer les nerfs n’en est que plus efficace par la suite. Mathieu, et avec lui le spectateur, va subir une incroyable loi : la Loi de Murphy, parfois appelée « loi de l’emmerdement maximum », c’est à dire que tout ce qui est susceptible de mal tourner va mal tourner. Le personnage de Mathieu va s’enfoncer sur un chemin sans retour.
Avant toute chose, Un homme idéal est porté par l’interprétation fabuleuse d’un Pierre Niney halluciné, dérapant complètement dans une sorte de folie frénétique, s’enfonçant toujours plus loin dans l’ignominie. Cependant cette descente aux enfers, l’enchainement des événements manquent parfois, souvent, de crédibilité. Malheureusement cette faiblesse n’est pas compensée par la psychologie des autres personnages qui reste superficielle, voire caricaturale : la solaire et naïve Ana Girardot bade son Mathieu-écrivain, elle même badée par son meilleur et jaloux ex-petit ami qui sent bien que quelque chose ne "tourne pas rond" chez Mathieu.
Le film, malgré une certaine intensité, peine à décoller. Pour résumer je reprendrai les mots de Yasmina Reza dans Une désolation, "le petit est véhément à souhait, il sortira du lot. Mais tu n'es sorti de rien. Les vapeurs de jeunesse passées, tu as repris ta place dans la moyenne." Voilà. Un film moyen. Reste l’impeccable prestation de Pierre Niney.
Un homme idéal de Yann Gozlan
Sortie le 18 mars 2015
Avec : Pierre Niney, Ana Girardot, André Marcon
Passionnée par le 7ème art, Sand est chroniqueuse cinéma pour le blog collaboratif Belle et Cultivée depuis près de trois ans. Vous pouvez la retrouver quotidiennement sur son fil Twitter. Appréciant aussi bien les films d'auteur que les blockbusters, elle porte un regard aigu et éclairé sur les productions actuelles. Verbe haut et plume acérée, ses chroniques sauront vous séduire par la qualité de leur analyse, leur bonne humeur contagieuse. Avec Sand, partage est le grand mot.
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