Paris : Parc Sainte Périne, un jardin au coeur du quartier d'Auteuil - XVIème

 

Le Parc Sainte Périne déploie ses 3,7 hectares vallonnés au coeur du village d'Auteuil, annexé au territoire de la ville de Paris en 1860. Ancien jardin privé de l'hôpital Sainte Périne Chardon Lagache Rossini, développé sur les terres d'un domaine progressivement démantelé depuis la Révolution, il a été ouvert au public en 1977. Plates-bandes fleuries, hydrangeas, pelouses en gradins, aires de jeux et espace fitness fait le bonheur des enfants du quartier, des sportifs avides de verdure ou des flâneurs oisifs. Les arbres originels, platanes, érables, frênes, tilleuls et marronniers, côtoient soixante-dix essences exotiques plantés récemment, copalme d'Amérique, arbre parasol de Chine, Evodia, Sophora, mûrier à papier, Ginkgo biloba, tulipier de Virginie, Ehretia, pruniers, févier d'Amérique, Parrotia persica, cerisier noir, plaqueminiers, parmi lesquels un Diospyros kaki et un Diospyros lotus. 







L'histoire du parc Sainte Périne remonte au XIIème siècle. De 1109 à la Révolution, à cet emplacement se trouve un domaine, propriété de l'abbaye de Sainte Geneviève, qui s'étend de la Seine jusqu'aux actuelles rues Boileau, d'Auteuil Wilhem et le boulevard Exelmans. Nationalisés à la Révolution, les terrains sont lotis, les parcelles divisées réduites au gré des différents propriétaires. La comtesse d'Aubusson, née Jeanne Pauline Randon de Pully (1776-1859), veuve de Pierre Raymond Hector d'Aubusson (1765-1848), diplomate et homme politique, réside, de 1852 à 1856, dans un hôtel particulier édifié au cœur du domaine subsistant aux frontières de la Capitale. Elle manifeste le désir de transmettre ces terrains au couvent Sainte Périne de Chaillot, exproprié à la suite du percement de l'avenue Marceau à partir de 1854.

En 1858, les héritiers de la comtesse d'Aubusson confient le domaine à la communauté religieuse. À la suite d'une convention, le couvent Sainte Périne et l'Assistance publique de Paris y fondent un hospice de vieillards, inauguré en 1865. L'architecte Jacques Louis Ponthieu (1822-1879) conçoit à cette intention un ensemble de bâtiments autour du pavillon principal réaménagé. Oeuvre charitable, l'institution Sainte Périne de Chaillot évolue en maison de retraite puis en complexe hospitalier. Elle devient hôpital Sainte Périne, spécialisé en gériatrie durant la seconde moitié du XXème siècle. Un nouveau complexe voit le jour. 







En 1977, l'hôpital offre son parc privatif, espace vert classé, à la Ville de Paris afin de le transformer en jardin public. La surface ouverte originelle de 2 hectares est augmentée lors du réaménagement de 2018 pour atteindre 3,7 hectares. À cette occasion, allées, plantations, éclairage basse consommation font l'objet d'une modernisation inscrite dans un souci écologique de sobriété. 

Pelouses soigneusement entretenues, aires de jeux et bacs à sable, plates-bandes fleuries, esplanade à gradins, tables de pique-nique et équipements sportifs ponctuent les espaces ordonnés destinés à l'accueil des visiteurs. Au Nord et au Sud, les équipes municipales ont créé des réserves de biodiversité largement boisées qui attirent une faune contrastée, notamment une espèce de chauve-souris. 

Depuis 2006, un projet de déclassement menace les parcelles arborées afin d'y construire des logements sociaux, entreprise contrée jusqu'à présent par la mobilisation des riverains déterminés à préserver l'intégrité de cet espace vert. 

Parc Sainte Périne
41 rue Mirabeau / 114 ter avenue de Versailles - Paris 16
Métro Chardon-Lagache ligne 10



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie
Connaissance du Vieux Paris - Jacques Hillairet - Rivages
Le guide du promeneur 16è arrondissement - Marie-Laure Crosnier Leconte - Éditions Parigramme