Le Musée Paul Valéry consacre une exposition d'envergure au pastelliste paysagiste Thomas Verny. Panorama complet, l'évènement réunit un ensemble représentatif d'une démarche plastique ancrée dans le territoire méridional. Les deux-cent-cinquante vues présentées, réalisées sur le motif, revisitent le paysage sous une forme contemporaine qui se détache radicalement de la carte postale. Thomas Verny associe à ce pan de son travail des portraits de famille, une manière d'entrer dans l'intimité quotidienne. Un second volet, consacré aux figures érotiques, rassemble une vingtaine de tableaux ainsi que des sculptures en terre peinte.
Dans un souci de manifester son soutien aux artistes locaux, le Musée Paul Valéry leur réserve un espace particulier dans les collections et sa programmation culturelle. En 2021, l'institution sétoise commande, auprès de Thomas Verny, une série consacrée à l'île singulière, selon l'expression du poète. Durant tout une année, le peintre réalise neuf séries, Musée Paul-Valéry et alentour, Cimetière marin, La ville et son port, Brise-lames, La Corniche, Mont Saint-Clair, Lido, Plages et 14-Juillet, qui scandent aujourd'hui le parcours de l'exposition "Thomas Verny. Vues d’ici. Paysages d’auprès et figures intimes".
Le peintre s'inspire de la ville et de ses alentours, le port industriel, le bord de mer, les collines arides, la nature sauvage et les espaces urbanisés. Il capture l'essence de ses paysages, saisit des instants suspendus, lumière unique, nuances de bleus qui se répondent entre le ciel et l'étang de Thau. L'ombre dévorante avance sur la lumière, sérénité à peine troublée par une impression d'étrangeté, de décalage subtil. Ces lieux semblent désertés. L'homme a disparu. Seules les installations, aménagements divers, bâtiments suggèrent encore une présence humaine. Par sa pratique picturale, Thomas Verny s'attache à retranscrire une harmonie fragile sur le point de basculer.
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