« Un bestiaire japonais. Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIème-XIXème siècle) » évoque la cohabitation harmonieuse entre l’Homme et les animaux dans l’archipel nippon au cours de l’ère Edo (1603-1868). A l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de la Maison de la culture du Japon à Paris, l’exposition organisée en collaboration avec l’Edo-Tokyo Museum, fermé pour travaux, retrace la relation des citadins avec une faune variée, contrastée, omniprésente dans la culture, l’iconographie de cette époque. Au XVIIIème siècle, Edo la nouvelle capitale où réside le gouvernement militaire et le shogun, est une ville ouverte sur la mer, parcourue de rivières, ponctuée de nombreuses collines, bordée de forêts giboyeuses. Ses habitants nouent des liens intenses avec la nature, avec le cycle des saisons. Période de paix inédite, la cité se développe tandis que la cohabitation entre la société humaine et le monde animal se poursuit. Les animaux en liberté dans la rue côtoient les Hommes au quotidien et les artistes croquent volontiers ces saynètes. Au milieu du XIXème siècle, lorsque le Japon s’ouvre à nouveau au commerce avec l’étranger après deux-cents ans de fermeture. Les Occidentaux manifestent leur étonnement quant aux égards rendus aux créatures du règne animal. Le respect vis-à-vis de la faune sauvage, domestiquée, laborieuse prend source dans une philosophie du vivant, une affection particulière pour les animaux domestiques, une fascination pour les bêtes exotiques tout autant que les mythes et croyances. Derrière ce renard, cette souris, se cachent peut-être des kamis, messagers des divinités.
Shûko Koyama, Tomoko Kawaguchi et Naoko Nishimura, commissaires de l’exposition « Un bestiaire japonais. Vivre avec les animaux à Edo-Tokyo (XVIIIème-XIXème siècle) » et conservatrices à l’Edo-Tokyo Museum ont réuni des artefacts expression d’une culture de coexistence. Gravures, peintures, estampes ukiyo-e, livres illustrés, mobilier, répliques de précieux paravents mais aussi objets du quotidien, ustensiles, éléments décoratifs, vêtements, jouets, la centaine d’œuvres prêtées par l’institution japonaise témoigne de l’attention portée à l’environnement naturel, illustre puissamment un lien aussi particulier que complexe.
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