Reconstitution minutieuse, fouillée, sensible, Frédéric Tellier et David Oelhoffen se sont entourés pour écrire le scénario de conseillers très pointus, « Charlie » alias Franck Magne qui a mené l’enquête sans répit durant sept ans, Frédérique Pons l’avocate de Guy Georges ainsi que la journaliste Patricia Tourancheau qui a couvert le dossier pour Libération. Le film d’une grande humanité, aborde l’affaire Guy Georges par le prisme du travail des policiers et des avocats, la marche de la justice face à un tueur en série. Il emprunte son titre, au nom de code SK1, serial killer numéro 1, donné au dossier du premier meurtrier français confondu par son ADN. Sept ans d’enquête, quatre mille policiers, le long-métrage rend compte de leur engagement total et de la complexité extrême de l’affaire.
D’un réalisme sans voyeurisme, Frédéric Tellier le réalisateur mène une mise en scène dense, épurée qui permet de décoder les mécanismes de l’horreur sans pathos. La narration se fragmente en deux récits, le procès et le travail de Frédérique Pons, l’avocate de Guy Georges et l’enquête, sept ans de traque qui ont mené à l’arrestation et à la condamnation du tueur de l’Est parisien. Manque de moyens, lourdeurs bureaucratiques, faille du système, fausses pistes, occasions ratées, Frédéric Tellier ausculte l’interminable processus et la détermination inébranlable des policiers.
Le film est porté par l’intensité de l’interprétation, notamment Adama Niane impressionnant en Guy Georges. Raphaël Personnaz est impeccable en inspecteur en proie aux doutes, prêt à sacrifier sa vie personnelle. Oeuvre cathartique, « L’affaire SK1 » embrasse le trauma d’une affaire criminelle hors norme, l’une des plus longues menées par la brigade criminelle, l’une des plus médiatisées.
L’affaire SK1, de Frédéric TellierSortie le 7 janvier 2015
Disponible sur Netflix
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