Ailleurs : Pont de la Terrade, emblématique construction de la ville d'Aubusson, charme classé aux Monuments historiques



Le Pont de la Terrade à Aubusson a été jusqu’au XVIIIème siècle, l’unique point de franchissement de la Creuse sur la route principale menant à Limoges. Ce passage a été progressivement abandonné au profit du pont des Récollets plus tardif, plus vaste. Ainsi le pont de la Terrade demeure de nos jours dans un état de conservation remarquable. Il a subi très peu de modifications liées au développement des transports modernes. A l’origine, en bois, il est déployé à travers la rivière depuis une pile en pierre. Pourrissement naturel, intempéries et importance des crus de la Creuse, le pont devient dangereux du fait de sa vétusté malgré des réfections diverses dès le milieu du XVIème siècle. La nécessité d’une reconstruction se fait sentir. Il est remplacé par un pont de pierre édifié entre 1638 et 1641 avec des matériaux issus des ruines de l’ancien château médiéval des premiers vicomtes d’Aubusson, le Chapitre. Cette place forte défensive huguenote a été détruite sur ordre de Richelieu en 1632. Le pont de la Terrade, propriété de la commune, a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques le 15 juin 1926. Restauré avec soin en 2009, cet édifice au charme préservé illustre la typicité de l’architecture d’Aubusson.












Perché sur une colline à Aubusson, le pittoresque quartier de la Terrade, en latin haute terre, est l’ancien quartier des lissiers et des teinturiers. Longtemps l’un des plus animés de la ville, il s’est lové au fil de la rivière Creuse au temps de l’industrie florissante de la tapisserie. Ce lieu caractéristique offre l’une des plus jolies promenades de la ville. Les authentiques maisons en granit à pans de bois bordent d’exquises ruelles pavées. 

L’ancien pont en bois de la Terrade, couvert et occupé par des boutiques, est mentionné dans un acte de vente daté du 11 décembre 1578. Ce document consigne l’achat de matériaux afin d’effectuer des réparations importantes sur le pont. Un second acte de vente daté du 7 janvier 1579, cette fois-ci d’un emplacement de boutique donne des précisions sur l’aspect du pont, deux travées soutenues par une pile médiane en pierre. Le 25 août 1607, une requête au seigneur d’Aubusson fait état de la dangerosité du pont qui tombe en ruines. L’acte évoque cinq à six accidents en deux ans, des charrettes de marchandises emportées dans les flots.










 

Le pont de la Terrade est reconstruit de 1638 à 1641 entièrement en pierre provenant de l’ancien château du Chapitre. Deux arches en arc brisé, une pile centrale, deux forts brisants triangulaires, un avant-bec et un arrière bec en guise de refuges, il a conservé cet aspect général de nos jours. Il est alors bordé de deux châtelets côté faubourg, maisons d’octroi à l’entrée de la ville dont il demeure la Maison Chirac, surmontée d’une tour circulaire à toiture en bardeaux, typique du Limousin. 

Au XVIIIème, le pont des Récollets devient le principal moyen de franchissement de la rivière
Du fait de cette évolution, l’architecture du pont de la Terrade sera peu modifiée. Rive droite, se devinent encore des armoiries partiellement effacées, un écu de France surmonté en son sommet de la couronne royale et différents écussons parmi lesquels celui de la ville. 

Pont de la Terrade 
Rue Vaveix / rue Alfred Assolant / rue Basse-Terrade - Aubusson



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.