Ailleurs : 221.5° ARC x 15, une oeuvre de Bernar Venet à Metz

221.5° ARC x 15, oeuvre monumentale de Bernar Venet a été acquise par la ville de Metz en 2008 à la suite d’une exposition hors les murs de l’artiste. Du quartier Impérial jusqu’à l’Arsenal, sept sculptures majeures de Bernar Venet ont été exposées en 2007 dans les rues et jardins de la Capitale de la mirabelle. Un événement largement salué par la critique et le public qui a donné des idées aux édiles. Déposée en 2013, 221.5° ARC X 15 a trouvé place square du Général Giraud à Metz, devant le Palais du Gouverneur. Cette oeuvre appartient à la série des Arcs. Les trois éléments se composent chacun de cinq anneaux interrompus selon un angle de 221.5° alors qu’un cercle complet fait 360°. L’harmonie surgit dans l’inachèvement qui convoque l’imaginaire, de ces lignes géométriques orientées dans des directions variées. La sculpture, très emblématique des créations de Bernar Venet, semble rendre un hommage particulier à la région de Metz, pays de feu et de fer, où l’industrie sidérurgique a joué un rôle considérable dans le développement économique. L’oeuvre a été réalisée en acier Corten de haute qualité, un métal enrichi de divers alliages, cuivre, chrome, nickel molybdène, phosphore qui lui confère à la fois des propriétés esthétiques singulières, un aspect rouillé, et lui apporte également une grande résistance aux conditions climatiques. 







Bernar Venet, artiste prolifique, a développé au fil d’une carrière longue de plus de soixante ans une oeuvre protéiforme dont le vocabulaire plastique très identifiable séduit les collectionneurs. Sculptures monumentales, installations, performances, tableaux, dessins, il ausculte inlassablement les formes et les expressions. Hybridant art et science, il applique des modèles mathématiques qui génèrent des figures géométriques. Ses réalisations suivent deux axes majeurs, géométrique et aléatoire, lignes telles des calligraphies d’acier projetées dans l’espace tridimensionnel et l’art anti-compositionnel porté par le hasard avec les tas de charbon. Ces paradoxes intrinsèques et leur complémentarité s’expriment particulièrement dans les lignes indéterminées réalisées en miroir avec les lignes déterminées par les mathématiques. Les séries les Accidents, les Arcs, les Effondrements forment des ensembles conceptuels et minimalistes fort prisés sur le marché de l’art.

Plébiscité pour ses ouvrages d’acier, cette figure majeure de l’art conceptuel et de la sculpture contemporaine acquiert très tôt une notoriété mondiale tandis qu’en France, son pays d’origine, la reconnaissance tarde. Bernar Venet s’est installé à New York à l’invitation de son ami Arman dès 1966. Loin des yeux, loin du coeur. Il y fréquente les milieux d’avant-garde où il intègre par sa pratique le mouvement d’art conceptuel. En 1971, l'artiste suspend son activité de plasticien. Il se consacre à l’enseignement, aux conférences sur la théorie de l’art, aux voyages. Mais de retour à New York en 1976, il conçoit sa première oeuvre de la série des Angles et des Arcs. 










A partir des années 1980, les nombreuses commandes publiques marquent un tournant dans sa carrière, une visibilité accrue qui lui permet de toucher, lui l’artiste cérébral, le grand public. Déjà présentes dans les musées internationaux, ses sculptures monumentales interviennent dans les rues d’une vingtaine de villes, Berlin, Cologne, Genève, Tokyo, Séoul, San Francisco, Paris la Défense, Nice, Austin, Liège. A la suite de Jeff Koons, Xavier Veilhan, Takashi Murakami, les jardins de Versailles lui ouvrent les portes à l’occasion d’une exposition d’envergure en 2011. Il partage sa vie entre Paris, New York et Le Muy où se trouve sa fondation en Provence 

221.5° ARC x 15 - Bernar Venet 
Square du Général Giraud - Metz



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.