La Maison familiale d’Henri Matisse à Bohain-en-Vermandois dans l’Aisne a vu grandir celui qui allait devenir une figure majeure de l’art du XXème siècle. Maison d’enfance donc mais également demeure où le peintre, à la fin de sa vie, a choisi de revenir souvent. Sur fond de contexte historique local illustré par de nombreuses photographies, l’espace muséal met en lumière la vie quotidienne du commerce familial des Matisse, une graineterie de la fin du XIXème siècle savamment restaurée. Ce décor singulier tout d’atmosphère convoque les sens. Couleurs, odeurs, activité bruissante, l’imagination restitue l’existence de ces commerçants d’un autre temps. Les appartements personnels de la famille et l’ancienne boutique attenante aux ateliers complètent le souvenir. Les influences d’une certaine jeunesse évoquent en filigrane la révélation d’un artiste, la genèse d’une œuvre.
Le projet de la Maison familiale d’Henri Matisse, musée commémoratif aussi discret qu’émouvant, a été mené par le Conseil général de l’Aisne. Ce dernier se porte acquéreur de la bâtisse en 2004. L’idée d’une structure ouverte au public et dédiée au peintre fait son chemin. Des fonds sont débloqués. A la suite de vastes travaux menés de 2006 à 2008, la Maison familiale d’Henri Matisse est inaugurée en février 2008. L’établissement à vocation muséal géré par la municipalité de Bohain reçoit le soutien de la ville et de la région. En 2012, il est labellisé Maison des Illustres.
Evocation de la jeunesse de l’artiste, la Maison familiale d’Henri Matisse multiplie les événements à l’occasion du 150ème anniversaire de sa naissance. Le peintre voit le jour le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis. Une semaine plus tard en janvier 1870, Emile Hippolyte et Anna Héloïse Matisse, ses parents, emménagent à Bohain-en-Vermandois. Ils reprennent un commerce préexistant, une graineterie florissante située à l’angle des rues Peu d’Aise et du Château.
Henri Matisse grandit à Bohain dans l’animation industrieuse de l’affaire familiale. A la suite de ses études de droit, il se destine à devenir clerc de notaire. Mais à 20 ans, une crise d’appendicite le cloue sur un lit d’hôpital. Sa longue convalescence le laisse alité durant des semaines. Son voisin de chambrée, Léon Bouvier, peintre amateur lui fait découvrir le plaisir de la peinture. A la demande du jeune Matisse, sa mère lui offre une boîte de couleurs. Naissance d’une vocation.
La Maison familiale d’Henri Matisse propose l’expérience immersive d’un voyage dans le temps. L’abondant corpus photographique raconte au visiteur la vie à Bohain entre 1870-1900. Les anciens métiers, maréchal-ferrant, bourrelier, mulquinier les petits tisserands de toile fine qui travaillent chez eux. Et puis les industries florissantes d’une région en pleine révolution. Les forêts sont rasées pour faire place à des champs de betteraves à sucre. Les usines de textile de haute renommée se multiplient.
La Maison familiale d’Henri Matisse propose l’expérience immersive d’un voyage dans le temps. L’abondant corpus photographique raconte au visiteur la vie à Bohain entre 1870-1900. Les anciens métiers, maréchal-ferrant, bourrelier, mulquinier les petits tisserands de toile fine qui travaillent chez eux. Et puis les industries florissantes d’une région en pleine révolution. Les forêts sont rasées pour faire place à des champs de betteraves à sucre. Les usines de textile de haute renommée se multiplient.
La Maison est composée de trois modules distincts, l’échoppe culturelle à l’avant, les ateliers de préparation de la graineterie avec une écurie attenante dans la cour et les appartements privés à l’étage. Au XIXème siècle, la mère de Matisse tient boutique en avant de la maison où elle vendait au détail graines variées et couleurs. Le père gère le négoce en gros de semences, engrais, fourrage. Dans les anciens ateliers, d’authentiques machines-outils du XIXème siècle, restaurées, donnent une idée de l’activité.
Au premier étage, l’aménagement des appartements privés a été rendu possible grâce à la contribution de partenaires privés et institutionnels notamment le Musée départemental Matisse du Cateau Cambrésis, la Maison du Textile et l’Association Tisserands de Légende du Fresnoy-le-Grand et le Musée du Vermandois. Les pièces du mobilier originel appartenant la famille Matisse a permis une reconstitution assez exacte de quatre espaces de vie notamment la chambre et l’atelier de l’artiste. Le goût des tissus développé par Henri Matisse y trouve une illustration intéressante. Avant le succès, à défaut de parvenir à vivre de son art, Matisse songe un temps à se reconvertir dans le design textile.
Au coeur de la Maison familiale d'Henri Matisse, la boutique d’artisanat offre un choix intéressant de publications consacrées au peintre. Autour d’une table d’hôte dans l’ancienne salle à manger de la famille, le Café Couleurs propose boissons et menue restauration, le temps d’une halte. Visites et ateliers divers animent un programme culturel scandé par les expositions temporaires. Sophie Matisse arrière-petite-fille du peintre, artiste elle-même, y présente en ce moment une série de dessins d’oiseaux.
Maison familiale d’Henri Matisse
26 rue du Château - Bohain-en-Vermandois
Tél : 09 64 43 84 63
Horaires : Du mercredi au samedi 10h-12h et 14h-18h, dimanche 14h-18h - Fermé lundi, mardi et jours fériés
Du 01/04 au 30/09 : du mercredi au samedi 10h-13h / 14h-18h, dimanche et lundi 14h-18h - Fermé le mardi et les jours fériés
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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