Ailleurs : Le parcours de la chouette, itinéraire touristique insolite à travers le secteur sauvegardé de Dijon



Le parcours de la Chouette à Dijon est un circuit touristique ludique tracé à l’intérieur des quatre-vingt-dix-sept hectares du secteur sauvegardé, inscrit depuis le 4 juillet 2015 au patrimoine mondial de l'Unesco. Cette promenade d’environ une heure, propose de découvrir de façon originale la Capitale des Ducs de Bourgogne, ville à taille humaine, riche de lieux historiques, qui se visite à pied. La chouette, le symbole de la ville de Dijon, joue les cicérones à travers le dédale des venelles médiévales. Au sol, un marquage, des flèches en bronze frappées à l’effigie du rapace, signale le parcours mis en place par l’Office de Tourisme en 2001, une déambulation savante et amusante en vingt-deux étapes autour du Dijon historique. En 2011, trois boucles et quinze nouveaux points d’arrêt ont été ajoutés afin d’appréhender d’autres facettes de la ville tels que le quartier Jean-Jacques Rousseau, le quartier Zola, l’accès au Puit de Moïse et à la Chartreuse de Champmol. Le livret papier détaillant le parcours de la Chouette est disponible dans les différents points d’accueil de l’Office de Tourisme de Dijon Métropole à moins pour les visiteurs connectés de ne préférer télécharger l’application mobile. 











Le secteur sauvegardé de Dijon concentre tous les charmes d’un centre-ville historique piéton. Au fil des ruelles, maisons à colombages, toits bourguignons en tuiles vernissées hérités des Flamands, hôtels particuliers richement décorés expriment la richesse d’un patrimoine architectural unique. Le parcours de la Chouette suit les étapes incontournables de la ville aux cents clochers. La randonnée urbaine entraîne le flâneur sur les traces de la grande Histoire. Palais, églises, musées, théâtres, bâtiments singuliers, boutiques séculaires, à chaque étape des panneaux éclairent l’intérêt patrimonial des lieux. L’itinéraire pédestre débute au niveau des Jardins Darcy à deux pas de la gare de Dijon et de la Future Cité de la Gastronomie où seront célébrés terroir culinaire et spécialités locales comme l’époisses, la moutarde ou les escargots. 

L’Arc de Triomphe de Dijon dit Porte Guillaume a été érigé par l’architecte Jean-Philippe Maret en 1788 sur les bases d'une ancienne porte du mur d'enceinte du XIIème siècle, en hommage au prince de Condé, gouverneur de la Bourgogne. Rebaptisée Porte de la Liberté à la Révolution, elle deviendra à la Restauration Porte Guillaume, en référence à Guillaume de Volpiano, abbé de l'abbaye Saint-Bénigne.

Subtil équilibre d’architecture médiévale et Renaissance, la place François Rude dite place du Bareuzai doit son surnom à la statue Le Vendangeur de Noël-Jules Girard qui représente un homme foulant le raisin dans une cuve, ce que les Bourguignons désignent sous le terme bareuzai ou bareuzei, « bas rosé » aux jambes teintées en rose par le mout du raisin. Sur cette place se trouve un manège de l’entreprise Carrousel Bailly-Cochet, société familiale en exercice depuis 1865, sur lequel figurent les plus célèbres ouvrages de Gustave Eiffel.











La Tour Philippe le Bon (ou Tour de la Terrasse) du Palais des ducs de Bourgogne de Dijon en Côte-d'Or est une tour de style Classique et Renaissance du xve siècle sous le duc de Bourgogne Philippe le Bon. A cet emplacement se trouve déjà à l’époque gallo-romaine la tour d’un camp fortifié, un castrum, replacée au XIIème siècle par la tour dite de Brancion. De 1450 à 1460, l’architecte Jean Poncelet mandaté par le duc Philippe le Bon édifie une tour de défense plus adaptée qui deviendra rapidement un symbole du pouvoir et de la puissance des ducs de Bourgogne et de l'État bourguignon. Six étages courant sur une hauteur de quarante-six mètres, et un escalier en vis de trois-cent-seize marches permettent d’accéder à une terrasse panoramique avec vue exceptionnelle sur tout Dijon.

Etabli au cœur du Palais des ducs et des Etats de Bourgogne, le Musée des Beaux-Arts de Dijon merveilleusement rénové dont je vous parlais en détail ici, est gratuit comme tous les musées municipaux de la ville. Ses riches collections de l’Antiquité à nos jours font de cette institution culturelle l’une des plus réputées de France. Les tombeaux des ducs de Bourgogne Philippe le Hardi et son fils Jean Sans Peur célèbres monuments funéraires du Moyen-Âge en sont le joyau. 











La place de la Libération, place Royale jusqu’en 1792, a été aménagée entre 1681 et 1686 par Jules Hardouin Mansart, sur l’emplacement d’une petite place Saint Christophe et d’un ensemble de dépendances vétustes du palais des ducs. Elle devait être l’écrin somptueux d’une statue équestre monumentale de Louis XIV réalisée par Etienne Le Hongre (1628-1690). 

L’oeuvre commandée en 1686 est achevée en 1690 mais ses vingt-six tonnes compliquent l’acheminement vers Dijon. Il est interrompu et la statue est entreposée durant vingt-six ans à Auxerre. Elle ne parvient à sa destination finale qu’en 1725 grâce à l’intervention de l’ingénieur des Ponts et chaussées Pierre Morin. Mais la statue est démantelée lors de la Révolution en 1792 et les morceaux envoyés à la fonderie de canons du Creusot. 











La rue de la Chouette longe les contreforts de la face nord de l’Eglise Notre-Dame. A l’angle d’une petite chapelle, se trouve la célèbre chouette, petite statuette gravée dans la pierre dont les origines et la signification exactes sont tombées dans l’oubli. De nos jours, devenu mascotte de la ville de Dijon, elle est également censée porter bonheur. Il suffirait pour le voir réaliser de faire un vœu en la touchant de la main gauche, sans croiser du regard la petite salamandre voisine ni revenir sur ses pas vers le chat noir de la Maison Millière. Le porte-bonheur usé par des milliers de paluches ne ressemble plus exactement à un oiseau d’autant que la mascotte a été victime d’un vandale en 2005 qui l’a attaquée à coups de marteau. 

L’église Notre Dame de Dijon, chef-d’oeuvre de l’architecture gothique est dotée d’un beffroi remarquable. Sur la façade occidentale, les cinquante-et-unes fausses gargouilles, uniquement décoratives, n’évacuent pas la pluie et sont chargés d’éloigner les mauvais esprits. Les sculptures originelles sont restées peu de temps en place. La chute de l’une d’elles vers 1240 lors d’un mariage a provoqué un accident mortel et la population a exigé qu’elles soient déposées. A l’occasion de la restauration de l’église, de 1865 à 1884, par l'architecte parisien Jean Charles Laisné, des fausses gargouilles représentant des êtres humains, des animaux et des monstres ont été replacées.

Surmontant le campanile de l’église Notre Dame de Dijon, le Jacquemart le plus fameux de France se compose de quatre automates. Butin de guerre rapporté de Courtrai en Belgique par les armées de Philippe le Hardi en 1382, cette horloge est constituée à l’origine de l’automate Jacquemart frappant les heures de sa pipe sur la grosse cloche. Cette dernière, brisée lors du transport, est refondue à Dijon où elle reçoit le prénom de sa marraine, la duchesse Marguerite de Flandre. L'étymologie du terme Jacquemart est incertaine. Le nom n'est attesté, pour l'automate de Dijon, que depuis 1458. En 1651, l’automate tombe en panne. A l’occasion des réparations, un deuxième, figurant une femme, très vite surnommé Jacqueline par les Dijonnais, se joint à Jacquemart afin de sonner les heures alternativement avec celui-ci. En 1714, le poète Aimé Piron demande à la municipalité de donner une descendance au couple. Un enfant automate, Jacquelinet, s’ajoute au groupe pour sonner les demi-heures. En 1884, une petite-sœur est ajoutée, Jacquelinette, qui frappe les quarts d'heure. 











Le parcours de la chouette entraîne les visiteurs jusqu’au marché couvert des Halles, bâtiment remarquable construit entre 1873 et 1875 par Gustave Eiffel natif de la ville. Sa beauté architecturale est soulignée par une structure métallique emblématique et un décor animalier très soigné. Et puis il y a aussi le palais de Justice du XVIème siècle et sa chapelle du Saint-Esprit réputée pour la chambre dorée. La place Bossuet où naquit en 1627 le célèbre homme d'Église, évêque, prédicateur et écrivain français. La place Grangier marquée par une riche architecture Art déco et son Hôtel des Postes au début de la rue du Château. L’église Saint Jean, étonnant cadre du théâtre Dijon Bourgogne. L’église romane Saint Philibert. La cathédrale Sainte Bénigne de style gothique et l’ancienne abbaye de Sainte Bénigne qui accueille désormais le musée archéologique de Dijon. Sur les traces de la chouette, la Cité des Ducs dévoile ses plus beaux décors, ses atours les plus spectaculaires. En famille, entre amis, en amoureux ou bien seul, cette visite guidée par la mascotte locale est tout à fait remarquable !

Parcours de la chouette
Office de Tourisme de Dijon Métropole
11 Rue des Forges - 21000 Dijon
Tél : 08 92 70 05 58



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.