Expo : La pierre sacrée des Maori - Musée du quai Branly - Jacques Chirac - Jusqu'au 1er octobre 2017



Voyage minéral à travers une culture millénaire, l'exposition La pierre sacrée des Maori explorer les liens immuables entre le pounamu, le jade d'Océanie et le peuple maori. Matériau singulier auquel sont attribuées des vertus magiques, il est l'un des symboles de l'identité nationale maorie. Traditionnellement considérés comme les réceptacles de la sagesse des ancêtres et de l'énergie des générations qui se sont transmis les artefacts, les objets en pounamu possèdent les qualités esthétiques d'une pierre aux nuances exceptionnelles. Des formes traditionnelles de l'artisanat aux créations contemporaines, l'exposition conçue par le musée néo-zélandais Te Papa Tongarewa de Wellington avec l'aide de l'iwi (tribu) Ngai Tahu et la collaboration du Musée du Quai Branly présente deux cents taonga (trésors) maoris, parmi lesquels vingt mere, courtes massues traditionnelles expression de la puissance des chefs, quatre pierres à toucher pour expérimenter les qualités tactiles de cette concrétion rocheuse ainsi qu'une collection de quatre-vingt-seize hei tiki, pendentifs anthropomorphiques. Pierre polie, gravée, sculptée, symbole d'appartenance culturelle, pour les Maoris, Je suis le pounamu, le pounamu est en moi.













Les ancêtres des Maoris, navigateurs venus du Pacifique il y a 800 ans, ont été les premiers habitants d'Aoteara, la Nouvelle Zélande. Lorsqu'au XIXème siècle débute la colonisation européenne, des changements profonds et des conflits surviennent. Aujourd'hui, peuple marqué par les inégalités sociales et économiques, ils ne représentent plus que 15% de la population. Malgré cela, la richesse et la complexité de leur culture demeure vivante au pays du long nuage blanc.

Le pounamu, pierre au caractère sacré, symbole de force, de pouvoir se trouve dans les rivières du Te Wai Pounamu, région à laquelle il a donné son nom, au Sud-ouest de l'archipel néo-zélandais. Protégé par les fjords et les glaciers, ce territoire d'accès malaisé a nourri nombre de légendes. Les Maoris confèrent une essence divine au pounamu dont les blocs difficiles à trouver et à transporter posséderaient une énergie particulière. Selon la mythologie, une belle jeune femme, Waitaki, enlevée par Poutini, un taniwha (esprit marin) a été changée en pierre verte par le dieu amoureux afin d'échapper à la poursuite du mari Tamaahua et cachée dans la rivière Arahura où depuis elle veille sur le pounamu.











Le parcours de l'exposition déployée en cinq sections se propose d'explorer les origines, la symbolique et les différents usages à travers le temps de cette pierre marquée par les divinités et les esprits anciens. Associée à l'identité même des Maoris, elle a donné naissance à un artisanat ancestral délicat, aux techniques singulières liées à ses particularités physiques. Présent sur l'archipel sous trois formes géologiques différentes, néphrite, bowénite, serpentine, le pounamu possède des qualités esthétiques fondamentales pour la culture maorie. 

Dureté, résistance, richesse des couleurs, attrait visuel, caractéristiques acoustiques également sont mis à profit pour réaliser des artefacts fascinants. Classées en différentes catégories par le peuple Maori en fonction de son apparence, couleur générale, couleur des stries, translucidité, reflets, irisation, les pierres travaillées se font expression artistique mystique.










Le métal qui n'étant pas utilisé par les populations, le pounamu matière très solide a longtemps été utilisé comme outil, remplaçant le fer introduit avec la colonisation européenne. La lame des herminettes, haches traditionnelles maories, est conçue dans cette matière. Panneaux sculptés décoratifs et gravures sur bois comme sur pierre réalisées grâce à ces outils relatent l'histoire des ancêtres, leurs voyages, les mythes et légendes.










Armes de prestige notamment les mere des massues cérémonielles redoutables sur le champs de bataille, parures comme les colliers et pendentifs anthropomorphiques aux yeux souvent incrustés d'abalone ou de cire rouge, les hei tiki , le port d'objets en pounamu est signe de distinction. Leur valeur, leurs vertus magiques s'accroissent avec la transmission de génération en génération. Les objets se chargent d'énergie, la mana, celle de la pierre d'origine divine, celle de l'artisan et celle des individus qui ont légué l'artefact. A la puissance sacrée héritée des dieux, s'ajoutent solidité, beauté et préciosité. 

La pierre sacrée des Maori
Du 23 mai au 1er octobre 2017

Musée du quai Branly Jacques Chirac
37 quai Branly - Paris 7
Tél : 01 56 61 70 00
Horaires : lundi, mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h, jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h
Tarif : 10 euros - Tarif réduit : 7 euros - Gratuit – 18 ans
Accès aux personnes à mobilité réduite



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.