L’art au cœur de la ville s’institutionnalise. La reconnaissance d’un mouvement artistique se traduit par sa représentation dans les galeries et les musées. Le street art longtemps autoproclamé rebelle voire vandale fait amende honorable et s’achète une respectabilité en investissant les lieux d’exposition. Jusqu’au 1er mars 2015, l’Espace Fondation EDF propose de découvrir l’évolution de l’art urbain dévoilant une infinité de pratiques de plus en plus techniques répondant à l’avènement de l’ère numérique. L'occasion de faire un tour d'horizon sur la diversité du street art, une appellation sous laquelle se rangent des artistes très différents dont les approches plastiques et la quête de sens trouvent une corrélation dans la prise de position en milieu urbain, territoire de tous les possibles. Les murs s'expriment. Ils chuchotent, ils hurlent, ils ont beaucoup à dire.
L’exposition #StreetArt l’innovation au cœur d’un mouvement se présente en plusieurs partie. La première, agencée sous forme de rétrospective, retrace chronologiquement, de Lascaux à nos jours, l’histoire de l’art urbain mettant en lumière les éléments fondateurs de ce que nous nommons aujourd’hui le street art.
Peintures rupestres préhistoriques, graffitis de bagnards, premiers aérosols, bombes modernes, cette pratique d’expression artistique semble remonter à la nuit des temps. Ce parcours à travers l’histoire, mise en perspective nécessaire, permet au visiteur de mieux appréhender l’extrême modernité des installations complexes mettant à profit la technologie dernier cri. Documents d’archives, photographies, magazines complètent une vision globale.
Peintures rupestres préhistoriques, graffitis de bagnards, premiers aérosols, bombes modernes, cette pratique d’expression artistique semble remonter à la nuit des temps. Ce parcours à travers l’histoire, mise en perspective nécessaire, permet au visiteur de mieux appréhender l’extrême modernité des installations complexes mettant à profit la technologie dernier cri. Documents d’archives, photographies, magazines complètent une vision globale.
Empruntant à l’art de la perspective et à la technique du trompe-l’œil, le collectif italien Truly Design a réalisé une fresque in sitù pour l’exposition, une anamorphose. L’anamorphose est une image décomposée de façon à n’être intelligible à l’œil que depuis un certain point de vue. Les street artists en appliquant cette technique au milieu urbain s’offre un puzzle monumental où le jeu entre support et intervention prend une dimension architecturale. Le grand Pégase bleu a été créé en clin d’œil à une autre de leurs œuvres, une tête de gorgone, Pégase étant né du sang de Méduse.
Smartphones et autres tablettes, caméras, traceurs laser sont autant d’outils permettant aux artistes de s’exprimer. Cette accessibilité de la technologie donne naissance à des œuvres hybrides. Réalisations par essence éphémères, les interventions de street art trouvent à travers films et photographies une forme de réponse à la quête de pérennité. Les codes du mouvement s’en trouvent altérer. La diversification des pratiques ouvre le champ des possibles, élargit la voie du processus à travers des méthodologies de plus en plus pointues.
Smartphones et autres tablettes, caméras, traceurs laser sont autant d’outils permettant aux artistes de s’exprimer. Cette accessibilité de la technologie donne naissance à des œuvres hybrides. Réalisations par essence éphémères, les interventions de street art trouvent à travers films et photographies une forme de réponse à la quête de pérennité. Les codes du mouvement s’en trouvent altérer. La diversification des pratiques ouvre le champ des possibles, élargit la voie du processus à travers des méthodologies de plus en plus pointues.
Les techniques développées par chaque artiste nous font pénétrer dans des mondes parallèles d’une infinie variété : le cloud tagging de Ron English, le street mapping (projection vidéo sur des façades d’immeubles des images à grande échelle entre installation et scénographie), le light painting (technique de prise de vue photographique), le Water light Painting d’Antonin Fourneau (mur de LED interactif réagissant à l’eau, au toucher), les photos en macro des univers minuscules de Slinkashu ou encore les QR Codes de Sweza.
Cet artiste allemand utilise un nouveau type de code barre qui flashé avec un smartphone permet d’accéder en ligne à des contenus (par exemple à la playlist créée en parallèle de l’œuvre représentant un transistor) ou de préserver la mémoire d’œuvres picturales disparues en plaçant un QR Code là où elles se trouvaient. On notera la diffusion de différentes vidéos notamment l’une assez frappant réalisé par Zeus. Il se filme au Louvre pointant les visages sur les tableaux, abattant au laser les toiles de maître dont la Joconde, dans un montage sanglant digne des jeux vidéo.
Shepard Fairey, JR, Mark Jenkins, Vhils, Futura, C215, Speedy Graphito, JonOne se retrouvent presque à faire de la figuration à côté des œuvres et ateliers interactifs créés pour l’occasion. Ces dispositifs ludiques mis en avant raviront les plus jeunes mais m’ont, à vrai dire, laissé de marbre. Outil pédagogique intéressant, cette exposition m’a cependant semblé manquer de cohérence et de puissance dans sa scénographie tout en négligeant la réflexion sur la signification profonde de l’évolution du mouvement vers les technologies numériques. A trop vouloir démontrer la modernité du street art à travers des œuvres anecdotiques, la représentation des interventions urbaines perd en sens. Toute la dimension contestataire qu’implique une prise de position illégale, une occupation du territoire de la cité, parait être occultée pour ne laisser à voir que l’effet ornemental. une exposition pas inintéressante mais peu profonde, vaguement gadget. Le street art serait-il rattrapé par la société du spectacle ?
#StreetArt l’innovation au cœur du mouvement
Jusqu’au 1er mars 2015
Jusqu’au 1er mars 2015
Espace Fondation EDF
6 rue Récamier - Paris 7
Horaires : du mardi au dimanche de 12h à 19h
Entrée gratuite
Page Facebook de la Fondation EDF
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