Paris : Statue équestre de Louis XIV place des Victoires - IIème

 

La statue équestre de Louis XIV, place des Victoires, est le fruit d’une commande passée à la Restauration par Louis XVIII (1755-1824). Le souverain fait appel au sculpteur François-Joseph Bosio (1768-1845) pour remplacer un ancien bronze de son aïeul, déboulonné à la Révolution. L’architecte Jean-Antoine Alavoine (1778-1834) crée le piédestal et les ateliers d’Auguste-Jean-Marie Carbonneaux (1769-1843) fondent l’oeuvre. La statue équestre de Louis XIV est inaugurée le 15 août 1822 fête de l’Assomption ou le 25 août fête de la Saint Louis selon les sources. Juché en majesté sur un cheval cabré, dont la queue trouve une fonction utilitaire d’étai, le monarque absolu est vêtu à l’antique. Deux bas-reliefs représentant « Le Passage du Rhin », « L’institution de l’ordre royal et militaire de Saint Louis » ornent le piédestal.

L’attitude du cavalier, de sa monture et plus largement la composition générale s’inspirent de la statue équestre « Le Cavalier de bronze », une représentation triomphante du tsar Pierre le Grand (1672-1725) par le sculpteur français Eugène Falconet (1716-1791). Cette oeuvre de 1782 se trouve place du Sénat à Saint-Pétersbourg. A Paris, place des Victoires, la statue équestre de François-Joseph Bosio, le piédestal orné de bas-reliefs, le soubassement circulaire, la grille de clôture, sont classés aux Monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1992. L’ensemble a été restauré en 2005.








La Statue équestre de Louis XV place des Victoires n’est pas l’oeuvre originelle autour de laquelle a été édifiée la place, hommage d’envergure d’un courtisan empressé au roi Soleil. A la suite de la paix de Nimègue en 1678, François d’Aubusson, duc de la Feuillade, maréchal de France, soucieux de s’attirer les grâces royales, commande une statue en l’honneur du monarque et de ses victoires militaires auprès du sculpteur Martin Desjardins (1637-1694). En 1681, ce dernier livre une statue de Louis XIV en costume de sacre couronné par l’Immortalité foulant au pied un cerbère à trois têtes symbole de la Triple Alliance vaincue, un marbre désormais conservé à l’orangerie du château de Versailles. 

L’année suivante, La Feuillade réitère et commande une réplique en bronze doré de cette oeuvre qui est réalisée entre 1682 et 1685. Le piédestal, conservé au Louvre, est entouré de quatre figures d’esclaves, représentant les Quatre Nations captives, l’Espagne, l’Empire, le Brandebourg et la Hollande. Soutenu dans son entreprise par le Bureau de la Ville, le maréchal forge le projet d’une place royale susceptible d’accueillir cette oeuvre grandiose. 








Acquisition des terrains, expropriations, la place des Victoires se développe sur des plans du Premier architecte du roi, Jules Hardouin Mansart qui innove en imaginant une place circulaire dont la statue marquera le centre. Le chantier débute sous la direction de l’architecte Jean-Baptiste Prédot (16.. - 1706), le 28 août 1685 et s’achève en 1690. La place des Victoires est inaugurée avant son achèvement par le dauphin, le 28 mars 1686. 

En 1792, la statue de Louis XIV est déboulonnée afin d’être fondue. Certains éléments préservés, dont le piédestal, se trouvent dans les collections du musée du Louvre.

Statue équestre de Louis XIV
Place des Victoires - Paris 2




Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.