Expo Ailleurs : Robert Combas chante Sète et Georges Brassens - Musée Paul Valéry - Sète - Jusqu'au 31 décembre 2021



L’exposition « Robert Combas chante Sète et Georges Brassens » s’inscrit dans le cadre des célébrations du centenaire de Georges Brassens, l’enfant du pays né le 22 octobre 1921 et disparu le 29 octobre 1981. Héraut de la Figuration libre, Robert Combas, né en 1957 à Lyon, a grandi à Sète. Amateur de rock, les Rolling Stones, les Who, Led Zeppelin, il redécouvre tardivement Brassens en 1992. Sensible aux textes, l’oreille de compositeur s’ouvre aux mélodies. Avec le plasticien Lucas Mancione, Combas a fondé son propre groupe de rock « Les Sans pattes ». En bon Sétois, le personnage de Brassens a accompagné toute sa carrière, figure tutélaire, modèle libertaire. L’évènement qui se tient au Musée Paul Valéry souligne les analogies entre le travail du chanteur et celui du peintre, tous deux amoureux des mots. Ils partagent un même goût pour la marge, la contestation et la provocation. Leur conscience politique, l’acuité du regard porté sur la société s’accompagnent d’un humour volontiers grivois, d’une truculence joyeuse et assumée, d’une fantaisie débordante. Ils n’ont que faire du scandale et des fausses pudeurs. L’oeuvre graphique et colorée de Robert Combas prend source au cœur de la culture populaire. Il puise son inspiration dans la bande-dessinée, la télévision, la publicité, la musique. L’exposition pénètre dans l’univers de deux poètes. L’un s’exprime en musique, l’autre en peinture mais ces frondeurs dans l’âme revendiquent un esprit libertaire similaire. Le dialogue initié par Robert Combas, alors que les deux hommes ne se sont jamais rencontrés, est savoureux !









L’exposition « Robert Combas chante Sète et Georges Brassens » qui se tient au Musée Paul Valéry jusqu’au 31 décembre éclaire la démarche créative de Georges Brassens vue à travers le regard de Robert Combas. Saturation chromatique, graphisme reconnaissable entre tous, foisonnement de détails jusqu’à l’abstraction, l’oeuvre du peintre trouve dans la naïveté apparente des formes une expressivité puissante, sincérité désarmante. Son enthousiasme intact s’incarne dans l’énergie et l’impertinence des tableaux accrochés. Georges Brassens l’anarchiste détestait les hommages. Robert Combas marque son respect en faisant preuve d’une délicieuse irrévérence. Cohérence de la démarche. 

En 1974, Jean-Claude Vannier, arrangeur de Serge Gainsbourg notamment sur l’album Melody Nelson, a enregistré avec son orchestre une version instrumentale des grands classiques de Brassens. Cet album a été choisi par Robert Combas afin de composer l’atmosphère musicale de l’exposition. 

En 1992, à l’occasion de l’exposition « La Mauvaise réputation », Combas livre une interprétation picturale du répertoire de Georges Brassens, quinze œuvres qui illustrent les chansons les plus connues du troubadour sétois, « Les Amoureux des bancs publics », « Le Petit cheval blanc », « Pauvre Martin », « Auprès de mon arbre », « Brave Margot », « Dans l’eau de la claire fontaine ». Les polissonneries des textes licencieux comme « Le Gorille », « Fernande » donnent naissance à des tableaux crus et féroces. Cette peinture de jeunesse associe la révolte et l’humour dans un même mouvement réjouissant. Le retour à Sète, trente ans plus tard, de ces tableaux depuis longtemps dispersés dans des collections privées n’a pas été chose facile à organiser. A la suite de nombreux refus, sept toiles seulement ont rejoint l’exposition.











L’île singulière, selon les mots de Paul Valéry, un autre enfant du pays, a été l’un des motifs importants de l’oeuvre de Brassens. Sète et ses paysages jouent un rôle central dans celle de Combas. Le peintre et le chanteur entretiennent avec la ville une relation amour-haine, une passion complexe. Ils ont en commun l’exil volontaire à Paris et le cœur en Méditerranée. En 2000, au musée Paul Valéry, Robert Combas célèbre Sète à travers l’exposition Maï Aqui. La ville portuaire traverse son oeuvre. Aux éléments autobiographiques, il associe le port, les canaux et les ponts, les traditions locales comme les joutes navales, traduisant une géographie sensible de la ville. « Le Môle de Sète », « Le Pont de la Gare » ont été rejoint par « Le tuage de lapin », une oeuvre inédite et « Les voici les voilà les dauphins sétois », un tableau réalisé à l’occasion en 1984 du jumelage de Sète et Marseille. L’autoportrait « L’Autiste dans la forêt de fleurs » complète un vaste panorama.  

L’exposition présente pour la première fois, neuf tableaux composés à l’occasion du centenaire de la naissance de Brassens, une série de nouveaux portraits de Georges réalisés sur papier en 2021. Trois de ces portraits illustrent un coffret en édition limitée de l’intégrale de Georges Brassens, en dix vinyles, édité par Universal à sept-cents exemplaires.

Robert Combas chante Sète et Georges Brassens
Jusqu’au 31 décembre 2021

Musée Paul Valéry 
148 rue François Desnoyer - 34200 Sète
Tél : 04 99 04 70 00
Horaires : Du 1er avril au 31 octobre, ouvert tous les jours de 9h30 à 19h - Du 4 novembre au 31 mars, ouvert tous les jours, sauf le lundi de 10h à 18h
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Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.