Lorsque la Villette devient un parc en 1974, la Grande halle se transforme en espace culturel pluridisciplinaire. La structure de verre et de métal de cet ancien marché aux bestiaux pensé en en 1865 par l’architecte Jules de Mérindol offre un bel exemple de l’architecture du XIXème siècle. Dans le cadre du programme d’art contemporain de la Villette, Felice Varini, artiste suisse travaillant à Paris, propose une lecture nouvelle du bâtiment, à la fois contemplative et dynamique. Le long de la Galerie Est et au cœur du Pavillon Paul-Delouvrier plus récent, il a réalisé, pour l’occasion, une série de créations in situ, œuvres monumentales inspirées du minimalisme et de l’art optique.
Dispersion de lignes et de formes géométriques simples, dont les couleurs répondent à un rythme en mouvement, c’est le déplacement de l’observateur qui anime l’œuvre à travers une exploration cinétique propre à chacun. Cette expérience individuelle unique vise à découvrir le point de vue qui rendra cohérents les fragments épars, reconstituant le dessin. L’espace d’exposition devient un espace scénique dans la chorégraphie des visiteurs qui enchaînent pas chassés et entrechats, ballet singulier et ludique.
L’énigme du motif se révèle à travers la mise en place d’une composition constituée de fragments disséminés. L’investigation de l’abstraction mène à l’expérimentation concrète de l’espace redécouvert physiquement dans un jeu poétique qui amène à modifier la perception du monde, à changer le regard porté sur les lieux. Illusionniste, Felice Varini explore sous un nouveau jour le support sur lequel il intervient. Il suit le cours d’une recherche plastique en dialogue avec le visiteur et la configuration architecturale. Les anamorphoses réenchantent l’espace donné à voir différemment à travers des tableaux éminemment plastiques.
S’appropriant les arches métalliques de la Galerie est, le plasticien a déployé un réseau d’ondes concentriques oranges dans une installation qui altère la réalité visuelle du support en jouant sur la perspective, la profondeur de champ, la perception des distances. Arcs de cercle sur diagonale fait corps avec l’architecture du lieu apportant une étrange touche pop et hypnotique au bâtiment XIXème. Le Pavillon Paul-Delouvrier, singulière construction de marbre blanc créé par l’architecte catalan Oscar Tusquets et entièrement rénovée en 2011, abrite trois œuvres disséminés qui se partagent les 1000m2 de cet espace divisés en trois salles.
Quatorze triangles percés/penchés, seule installation répartie sur les trois espaces, Rouge jaune noir bleu entre les disques et les trapèzes, Sept carrés pour sept colonnes jouent avec les volumes et la perspective, à la fois autonomes et complémentaires. Dès le 17 juin, dans le hall d’accueil de la Grande halle une fresque photographique composée de reproductions reviendra sur le travail des dix dernières années de l’artiste.
- Galerie Est de la Grande halle : tous les jours en accès libre - Arcs de cercle sur diagonale
- Pavillon Paul-Delouvrier : du mercredi au dimanche de 14h à 19h, entrée libre - Quatorze triangles percés/penchés, Rouge jaune noir bleu entre les disques et les trapèzes, Sept carrés pour sept colonnes
- Hall d’accueil de la Grande halle : du mercredi au dimanche de 14h à 19h, entrée libre - Installation photographique et documentaire à partir du 17 juin
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