Le passage et la villa Perreur témoignent d'un Paris disparu et perpétuent la mémoire ouvrière. À proximité de la Campagne à Paris, se trouvent de nombreuses ruelles et de villas où règne un calme champêtre, dépaysant en plein cœur de la Capitale. Le flâneur amoureux de la ville, épris de quiétude, arpente ces venelles verdoyantes, véritables échappés belles loin des assauts sonores et mondains des grandes aires touristiques. Le quartier de Saint-Fargeau regorge de surprises.
Au-delà de la rue de la Dhuis, la jolie Villa Perreur se terminant en impasse prolonge le passage éponyme. Ils doivent leur nom au propriétaire du terrain sur lequel a été tracé le passage. Ces deux venelles se trouvent à deux pas de la rue Montiboeufs qui longeait la carrière de gypse du père Roussel, béante lors de l’annexion de Charonne à Paris en 1860 puis comblée par les gravas des avenues de la République et de Gambetta. Le passage Perreur se niche juste au pied de la butte formée à cette époque où s’épanouit désormais le village de la Campagne à Paris.
Bordé d’anciens ateliers réaménagés aux vastes baies vitrées et de maisonnettes dissimulées dans la verdure de jardins entretenus avec soin, le passage Perreur s’enorgueillit d’une belle glycine d’âge vénérable qui jette un pont d’ombre verte entre les numéros pairs et impairs.
Lampadaires à l'ancienne, touches de bleu, d'émeraude, rehaussées du rouge des briques, apparition ici et là voisinent avec les interventions de street art. Le charme désuet agit très sûrement. Allée pavée, large de trois mètres, longue de cinquante-huit mètres, le Passage Perreur a développé des caractéristiques typiques de l'habitat ouvrier de la fin du XIXème et du début du XXème siècle. Les maisons modestes et les pavillons coquets côtoient d'anciens ateliers artisanaux aux verrières conservées. Des jardinets, autrefois potagers, se font de nos jours véritable petit luxe en ville.
Le passage Perreur débute discrètement au 40 rue du Capitaine Marchal et s'achève en une volée de marches. Cet escalier donne accès au 21 rue de la Dhuis, nom emprunté à un affluent de la Marne. Cette rue, ancien sentier communal répertorié sur le cadastre de Charonne en 1812, devenu aujourd’hui une large voie ensoleillée, coupe le passage Perreur de la Villa qui se trouve au numéro 22.
Aussi étroite que le passage, un peu plus courte, longue d'à peine quarante-deux mètres, la Villa Perreur rivalise d’audaces arborées avec ses palmiers exotiques, ses pavillons recouverts de lierre et de vigne vierge flamboyante. L’abondance de ses glycines sied à Paris. Cette liane en prise le climat. Que la ville est jolie lorsqu'elle laisse la nature s’exprimer aux abords de paisibles rivages urbains.
Passage Perreur accès 40 rue du Capitaine Marchal et 21 rue de la Dhuis - Paris 20
Villa Perreur accès 22 rue de la Dhuis - Paris 20
Métro Pelleport ligne 3 bis
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