
Birmane - Christophe Ono-dit-Biot : Alors qu’il est en vacances en
Thaïlande, César, aimable secrétaire de rédaction dans un magazine féminin, vit
une rupture sentimentale. Sur un coup de tête, il décide de
partir pour la Birmanie, pays de tous ses fantasmes, dans l’espoir d’obtenir
une interview d’un des barons de la drogue, le légendaire Kun Sa. Sans
connexion, sans aucune piste, avec un simple visa de touriste, il espère
naïvement réaliser le reportage qui lui
permettra de lancer sa carrière de grand reporter. César va découvrir tout à fait
autre chose, un pays caché au reste du monde, une dictature à propos de laquelle
très peu d’informations filtrent mais surtout il va
se redécouvrir lui-même.
Birmane procède à la fois du roman d’aventure et de l’enquête journalistique romancée. Dans un style épuré, au ton toujours juste, Christophe Ono-dit-Biot dévoile les deux visages d’une terre mystique, énigmatique, les paysages sublimes, pagodes couvertes d’or, la jungle, les lacs, une géographie exotique vite éclipsée par le sordide du quotidien des populations. Avec beaucoup d’humour et de dérision, il entraîne son personnage de reporter amateur, occidental naïf, plein de bonne volonté mais pas très futé, dans une série d’aventures, une épopée initiatique au cœur d’un pays envoûtant et opaque.
Porté par un souffle romanesque
qui manque cruellement aux romans français actuels atteints de sclérose, l’auteur
parvient à dresser le portrait saisissant d’une Birmanie gangrénée par la corruption et la
violence, subtil équilibre entre une
connaissance profonde du pays, une empathie réelle pour le peuple birman et la fiction.
Il y a de la poésie dans les descriptions superbes et du grand journalisme dans
la révélation des paradoxes d’un pays bouddhiste et extrêmement militarisé occupé
par une trentaine d’ethnies en guérilla ouverte avec la junte au pouvoir. Christophe Ono-dit-Biot expose avec grâce et intelligence toute la complexité de la Birmanie. Un roman flamboyant, un récit de voyage engagé
qui nous happe dès la première page et nous entraîne jusqu’à la dernière sans reprendre haleine.
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