L'immeuble du 58 rue Saint Lazare, dans le IXème arrondissement, est édifié en 1829 dans un style inspiré de la Renaissance toscane. Outre son allure chamarrée peu commune dans un quartier dominé par la pierre blonde, la bâtisse est connue pour avoir été durant dix années, la résidence Paul Delaroche (1797-1859), artiste en vue de la Monarchie Juillet, aussi réputé que Delacroix en son temps.
La façade polychrome du 58 rue Saint Lazare a été repeinte en bleu, rose, blanc à l'initiative d'une agence de publicité anglaise en 1974. Elle s'ingénie à retranscrire les couleurs originelles présupposées du bâtiment. Les baies s'inscrivent dans des arcades. Des pilastres rythment les étages. Le vestibule du passage cocher vers la cour, également peint, déploie d'intéressants plafonds à caissons. Dans la cour plus sobre, dont les ailes sont percées de grandes fenêtres rectangulaires, se trouvent une tourelle d'escalier et un ancien abreuvoir destiné aux chevaux.
L'immeuble du 58 rue Saint Lazare fait l'objet d'une inscription partielle à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1977. La protection patrimoniale de l'édifice concerne les éléments suivants, façade et toiture sur rue ainsi que la façade sur jardin et la toiture correspondante. L'agence-galerie VU investit le rez-de-chaussée en 2010 et propose régulièrement des expositions et des ateliers autour de la photographie.
Le peintre Paul Delaroche emménage vers 1830 au 58 rue Saint Lazare. Il y réside environ dix années. Le jardin de la résidence est mitoyen en fond de parcelle de celui du peintre Horace Vernet (1789-863), son futur beau-père, qui réside au 7 rue de la Tour des Dames.
Élève de de Louis-Etienne Watelet et de Jean-Antoine Gros, Paul Delaroche s'illustre en tant que peintre d'anecdote historique, sous-genre de la peinture d'histoire. Il entre à l'Institut de France en 1832, nomination à la suite de laquelle il devient professeur aux Beaux-Arts de Paris. En 1835, Paul Delaroche épouse Louise Vernet (1814-1845). Rue Saint-Lazare, Paul Delaroche entretient ses relations et tient salon. Il reçoit ses amis du monde des arts et des lettres en voisin, Gustave Moreau, Henry Monnier, François Millet ainsi que des personnalités politiques à l'instar d'Adolphe Thiers (1797-1877), alors ministre des travaux publics. Ce dernier lui confie le décor de l'amphithéâtre de l'École des Beaux-Arts. Il réalise une vaste peinture à la cire entre 1836 et 1841. Le peintre est contraint de clore son atelier en 1843 à la suite d'un accident parmi ses élèves lors des bizutages de début d'année.
Immeuble 58 rue Saint Lazare - Paris 9
Métro Trinité d'Estienne d'Orves ligne 12
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
Bibliographie
Le guide du patrimoine Paris - sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos - Éditions Hachette
Le guide du promeneur 9è arrondissement - Maryse Goldemberg - Éditions Parigramme
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