Le Cinéma des Cinéastes, au 7 avenue de Clichy dans le XVIIème arrondissement, dans le quartier des Batignolles, bénéficie de l'appellation d'art et d'essai. Il répond à des critères stricts et programme majoritairement des œuvres singulières, expression d'une démarche artistique. Il comporte trois salles, la plus grande de 315 places. Le Cinéma des Cinéastes joue le rôle de vitrine de la production indépendante en particulier française et européenne, avec une programmation variée long-métrages, documentaires, courts-métrages. Lieu de rencontres entre le public et les professionnels de l'industrie, il accueille de nombreux événements festivals, rétrospectives, soirées thématiques, cartes blanches à des réalisateurs
Le complexe est placé sous la direction de l'ARP, société civile des Auteurs, réalisateurs, producteurs, fondée en 1987 à l’initiative de Claude Berri et de trente-trois cinéastes-producteurs parmi lesquels Agnès Varda, Patrice Chéreau, Gérard Oury, Jean-Jacques Beineix, Costa Gavras et Henri Verneuil. Réunissant aujourd'hui plus de deux-cents cinéastes et professionnels de l'industrie, elle est présidée par Claude Lelouch, Président d’Honneur, et Pierre Jolivet, Président.
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Lieu de culture et de débats, le Cinéma des Cinéastes perpétue une tradition de création, sur un site patrimonial historique. Créé au début du XIXème siècle sur la commune des Batignolles, le cabaret du Père Lathuille se trouve au-delà de la barrière de Clichy et dispense des divertissements et des alcools exemptes d'octroi. Lors de la défense de Paris contre les troupes Cosaques, le 30 mars 1814, le futur maréchal Moncey, alors major-général de la Garde nationale y tient son quartier général. Le Père Lathuille distribue ses victuailles aux soldats français, anecdote immortalisée dans un vaudeville d'Adolphe de Leuven et Philippe-Auguste-Alfred Pittaud de Forges en 1835.
Le cabaret devient restaurant guinguette, peint en 1879 par Édouard Manet, habitué des lieux. En 1906, il est remplacé par le Kursaal, un café-concert où se produisent Lucienne Boyer, Maurice Chevalier, René Dorin, Fréhel, Berthe Sylva, de 1907 à 1927.
Dans les années 1930, l'Eden Music-Hall voit le jour pour être repris par les propriétaires de l'Européen. L'établissement change de nom et de vocation : le cinéma Les Mirages. Le décor évolue, les structures métalliques de type Eiffel sont dissimulées sous des colonnes de stucs. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le site est laissé à l'abandon.
En 1973, l'architecte Jean Touraine remanie la salle pour le compte du groupe Pathé. Il transforme le site vétuste en complexe de trois salles. Jean Touraine se distinguera lors du grand mouvement de réfection des salles parisiennes, dans les années 1990-2000, notamment lors de son intervention au Studio 28.
Jusqu'en 1994, la salle du 7 avenue de Clichy est une antenne du Select Pathé ou Pathé Clichy qui donne directement sur la place de Clichy. Ce dernier fait l'objet d'un vaste chantier et devient, en 1995, un mégaplexe, le Pathé Wepler.
En 1986, un collectif de professionnels du cinéma fonde la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs, l'ARP, à l'initiative de Claude Berri. L'idée d'une Maison du Cinéma en gestation se concrétise dix ans plus tard. En 1996, le groupe Pathé accorde à l'ARP, un premier bail de douze ans pour la salle de l'avenue de Clichy. Elle est rénovée avec le soutien du Centre national de la cinématographie et de la Mairie de Paris. Le cabinet d'architecte Lesprit - Yves Lesprit et Tina Trigala - mène le chantier. Le site s'agrandit avec l'annexion d'un magasin mitoyen et les bureaux de l'immeuble. L'ARP y installe son siège social. Deux salles de projection supplémentaires voient le jour, portant le nombre total à trois.
Le Cinéma des Cinéastes est inauguré en octobre 1996 en présence de sa marraine, la comédienne Fanny Ardant. Laurent Hébert prend la direction de la salle réinventée, épaulé par Jamila Ouzahir, directrice adjointe. Il demeure en place jusqu'en 2006. En 2010, Arnaud Boufassa prend le relais.
Cinéma des Cinéastes
7 avenue de Clichy, Paris, France
Tél : +33 1 53 42 40 20
Métro Place de Clichy lignes 2, 13
Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.
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