Paris : Ancienne usine d'eau non-potable d'Auteuil, un site industriel remarquable réhabilité, devenu Pavillon de l'eau. [Edit Mai 2025 : Le Projet de l'Usine des cinq sens en suspens ne reprendra pas] - XVIème

 

L'ancienne usine d'eau non-potable Auteuil dans le XVIème arrondissement, propriété de la Ville gérée par Eau de Paris, se compose de deux entités autonomes, aujourd'hui réhabilitées. La première en activité de 1900 à 1952, au 75-77 avenue de Versailles, est devenue le Pavillon de l'eau en 2007, espace d'exposition et d'information sur le réseau de distribution d'eau à Paris. La seconde édifiée en 1926 au 93 avenue de Versailles, active jusqu'en 2017, fait de nos jours l'objet d'une vaste transformation dans le cadre du projet Réhabiliter Paris. Mais le chantier a été suspendu. La future "Usine des cinq sens", devait devenir sous la houlette d'un collectif de riverains un complexe encore en chantier, comprenant une auberge de jeunesse, des restaurants, des espaces évènementiels. [Edit Mai 2025 : Le Projet de l'Usine des cinq sens en suspend ne reprendra pas selon Le Parisien du 11 mai 2025, définitivement abandonné]. Ce site industriel remarquable fait l'objet d'une protection patrimoniale, à la suite de son inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 30 janvier 2020. Deux usines d'eau non-potable souterraines subsistent à Paris, La Villette inaugurée en 1989, Austerlitz inaugurée en 1994.

Avenue de Versailles - Paris 16

93 avenue de Versailles - Paris 16

75 avenue de Versailles - Paris 16

Sous le Second Empire, la salubrité de ces eaux ponctionnées à la sortie du Grand égout est remise en question. L'ingénieur Eugène Belgrand (1810-1878) supervise un vaste chantier de modernisation des infrastructures, de 1858 à 1866. Les réservoirs, déplacés plus en hauteur au niveau de la colline de Chaillot, alimentent désormais le Nord-Ouest de Paris et au-delà jusqu'à la Bastille par une conduite sous le faubourg Saint-Honoré. La pompe modernisée ne cessera son activité qu'en 1902.

À la fin du XIXème siècle, les installations de la pompe à feu de Chaillot s'avèrent obsolètes. Elles ne suffisent plus à la distribution de l'eau. Le conseil municipal de Paris valide la création d'une nouvelle usine sur le site de l'ancienne pompe à feu d'Auteuil, usine d'élévation de l'eau de la Seine, en activité de 1828 à 1883. La société Pacotte dirige la construction qui débute en 1900. Cette halle originelle au 75-77 avenue de Versailles comprend côté avenue la salle des pompes et côté quai la salle des chaudières avec six machines à vapeur. Elle produit jusqu'à 65 000 m3 d'eau par jour, jusqu'à sa désaffectation complète en 1955. Successivement garage, puis services administratifs, reconvertie, elle abrite le Pavillon de l'eau depuis 2007.

Quai Louis Blériot - Paris 16

En 1925, afin de subvenir aux besoins grandissants, le complexe industriel fait l'objet d'une extension avec l'édification d'une nouvelle unité à la pointe du progrès technologique. La seconde usine, conçue en 1926, offre un rendement plus important. Elle alimente les lacs du Bois de Boulogne et les eaux d'entretien de la voirie. Électrifiée en 1952, elle demeure en activité jusqu'en 2017, date à laquelle elle est l'a plus ancienne usine d'eau de Paris. Aujourd'hui, elle aurait dû faire l'objet d'une réhabilitation dans le cadre de l'initiative Réinventer Paris. [Edit Mai 2025 : Le Projet de l'Usine des cinq sens en suspens ne reprendra pas selon Le Parisien du 11 mai 2025, définitivement abandonné.]

En 2018, les réservoirs de Passy sont rendus obsolète par l'abandon de l'alimentation en eau non-potable du Sud du XVIème arrondissement et du Bois de Boulogne. L'usine souterraine du siphon Mirabeau poursuit son activité. Elle centralise les eaux usées du XVIème arrondissement et de la rive gauche, et les achemine vers l'usine d'épuration d'Achères. 

Ancienne usine d'eau non potable Auteuil

75-77 avenue de Versailles / 93 avenue de Versailles - Paris 16

Métro Église d'Auteuil ligne 10

Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie. 

Bibliographie 

Architecture industrielle Paris et alentours - Marie-Françoise Laborde - Éditions Parigramme

Paris patrimoine professionnel

Eau de Paris

Des usines à Paris

Edit Mai 2025 Le Parisien