Paris : Tour de l'Horloge de la Gare de Lyon, un patrimoine horloger unique, un symbole de vacances dans l'imaginaire collectif - XIIème

 

La Tour de l'Horloge de la Gare de Lyon et sa silhouette de campanile sont ancrées dans la mémoire collective, synonyme de voyage, de vacances dans le Sud. Le beffroi carré a été construit à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1900, en même temps que la gare parisienne, oeuvre de l'architecte toulonnais Marius Toudoire (1852-1922), auteur de la gare de Saint Jean de Bordeaux. Haute de soixante-sept mètres, la tour couronnée d'un dôme en zinc, doré à l'origine, déploie des faces longues de dix mètres. Elle se caractérise par une charpente métallique de type Eiffel, ossature habillée de pierre.  La Tour de l'Horloge de la Gare de Lyon, accessible par un escalier en colimaçon de quatre-cents marche, se visite durant les Journées du Patrimoine.








À l'Est de la ville, l'actuelle gare de Lyon est développée sous la houlette de la compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, dans le cadre de l'Exposition Universelle de 1900. Situé à proximité de la Seine, le terrain est surélevé de six mètres afin de la protéger des crues du fleuve. La nouvelle station remplace alors des infrastructures désormais insuffisantes pour faire face à l'augmentation du trafic. De sept voies, elle passe à treize. Émile Loubet (1838-1929), président de la République inaugure la gare de Lyon le 6 avril 1901. Aujourd'hui, deuxième gare de Paris après la gare du Nord, elle est traversée par cent-dix millions de passagers chaque année. 

La tour de la gare de Lyon et son horloge monumentale occupent une place particulière dans l'imaginaire collectif. Paul Garnier (1834-1916) horloger de la Marine, président de la chambre syndicale de l'horlogerie de Paris vers 1875, conçoit l'horloge aux dimensions exceptionnelles. Plus grande de Paris, elle est, lors de son inauguration en 1902, la seconde plus grande au monde après Big Ben. Les quatre cadrans s'étendent sur un diamètre de 6,5 mètres, ceux de l'horloge britannique 6,7 mètres. Les vitraux couvrent 140 m2. Les aiguilles monumentales affichent des mensurations idoines :  les minutes longues de 4 mètres de long pèsent 38 kg, celle des heures 2,8 mètres et 26 kg. Les chiffres romains hauts d'un mètre sont peints à la main. Le quatre est symbolisé par quatre bâtons, au lieu du IV romain classique, caractéristique de l'horlogerie française de tradition. 








Le programme décoratif de la tour, à l'instar de celui de la gare de Lyon, traduit un souci d'esthétique particulier. Un décor de théâtre, fenêtres et balcons inaccessibles depuis l'intérieur, habille la façade sur la place Louis Armand. Sous la loggia, se trouve un bas-relief "La Méditerranée" de Félix Charpentier (1858-1924). Les quatre statues originelles qui scandaient les angles de la tour ont été déposées. La Tour de l'Horloge de la Gare de Lyon est inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1970.

En 1929 les deux-cent-cinquante becs de pétrole qui illuminent l'horloge chaque soir sont remplacés par un système d'éclairage électrique. L'horloge est restaurée une première fois en 1948. À la suite de la tempête du 26 décembre 1999, mécanisme endommagé, elle est arrêtée. Restaurée et modernisée, elle est remise en marche le 15 février 2005. Le budget du chantier financé par la SNCF s'élève à 800 000 euros. Sept entreprises se relaient durant huit mois auprès de la vénérable. 

La modernisation du mécanisme passe par l'implantation d'un système de motorisation alternatif. Les mouvements mécaniques sont remplacés par des minuteries électroniques qui contrôlent la position des aiguilles. Le signal horaire transmis par l'émetteur d'Allouis de France Inter en grandes ondes, signal hertzien qui envoie le même code départ aux quatre moteurs, synchronise l'ensemble. Cette nouveauté permet d'automatiser les changements d'horaires, heure d'été, heure d'hiver automatiques. À l'occasion de cette restauration, la société Bodet modernise également l'éclairage.

Tour de l'Horloge de la Gare de Lyon
place Louis Armand - Paris 12
Métro Gare de Lyon lignes 1, 14



Caroline Hauer, journaliste depuis le début des années 2000, a vécu à Londres, Berlin et Rome. De retour à Paris, son port d’attache, sa ville de prédilection, elle crée en 2011 un site culturel, prémices d’une nouvelle expérience en ligne. Cette première aventure s'achève en 2015. Elle fonde en 2016 le magazine Paris la douce, webzine dédié à la culture. Directrice de la publication, rédactrice en chef et ponctuellement photographe de la revue, elle signe des articles au sujet de l’art, du patrimoine, de la littérature, du théâtre, de la gastronomie.