Cinéma : Exodus, Gods and Kings de Ridley Scott - Avec Christian Bale et Joel Edgerton - Par Sand



Le temps des pharaons. La puissante Egypte doit sa richesse aux 600 000 esclaves hébreux sacrifiés, génération après génération, sur l’autel de sa grandeur. Depuis 400 ans. Le jour où le Pharaon meurt, son fils Ramsès, monte sur le trône. Son cousin Moïse, commandant des armées, le seconde et veille sur lui. Pourtant élevés comme des frères, tout va changer entre eux lorsque Moïse apprend qu’en réalité il est hébreu, non pas égyptien, et doit libérer son peuple du joug de Ramsès. 






Cecil B. DeMille, réalisateur des 10 commandements (1956), dont Exodus est le remake, aurait été fier de Ridley Scott. 2h30 d’un esthétisme à couper le souffle, avec des effets spéciaux sidérants de réalisme. Une réalisation parfaite, le rythme, l’intensité de l’action ne faiblissent jamais. Les dix plaies d’Egypte sont si effroyablement bien faites que je n’ai toujours pas tranché, hormis la dernière, laquelle était la plus ignoble. Bluffant. Somptueux. Magnifique.

Côté casting, Christian Bale est, comme toujours, impressionnant. Petit regret esthétique, on ne le voit jamais torse nu, Moïse sexy, ça ne le fait pas, je vous l’accorde, mais c’est quand même dommage. Joel Edgerton compose un Ramsès flamboyant, mégalomane, mesquin, cruel, que l’on adore détester. Dommage d’avoir cantonné Sigourney Weaver dans un rôle sans aucune envergure.







Si la photographie est magnifique, on pouvait s’attendre dans un film sur l’Egypte, le désert, la magnificence des pharaons, à une colorimétrie teintée d’or, très lumineuse. Pas vraiment. Le film est un peu sombre, "défaut" que les lunettes noires de la 3D accentuent, 3D qui, une fois encore, n’a strictement aucun intérêt !

Le film est parfait, bien calibré pour Hollywood. Un peu trop… Moïse est choisi par Dieu pour libérer son peuple et le guider vers la Terre Promise, le hic est que l’on ne ressent pas la foi, cette foi ardente qui est censée briser les chaines de 400 ans d’esclavage. Ni du côté de Moïse dont on voit la colère, sans jamais ressentir la flamme intérieure d’un croyant, d’un élu, ni du côté des Hébreux dont on devine le dénuement sans en ressentir de souffrance. La prophétie l’a dit : un sauveur va venir, ils attendent. Presque patiemment.
 



Exodus, visuellement sidérant, est émotionnellement creux et laisse une sensation de frustration cinématographique. Moïse et Ridley Scott ont fait le job et c’est du très bon boulot. Cependant un supplément d’âme en aurait fait un grand film, pas seulement du grand spectacle. 

Exodus : Gods and Kings
Réalisateur : Ridley Scott
Interprètes : Christian Bale, Joel Edgerton, Sigourney Weaver, Ben Kingsley
Sortie le 24 décembre 2014


Passionnée par le 7ème art, Sand est chroniqueuse cinéma pour le blog collaboratif Belle et Cultivée depuis près de trois ans. Vous pouvez la retrouver quotidiennement sur son fil Twitter. Appréciant aussi bien les films d'auteur que les blockbusters, elle porte un regard aigu et éclairé sur les productions actuelles. Verbe haut et plume acérée, ses chroniques sauront vous séduire par la qualité de leur analyse, leur bonne humeur contagieuse. Avec Sand, partage est le grand mot.